Près 16% de la population togolaise est porteuse du gène SS de la drépanocytose, une maladie héréditaire répandue en zone tropicale et dont les premiers signes apparaissent dès le bas âge.
Kayi Lawson est allée à la rencontre des Togolais à Lomé.
La petite Chimène Adjo Holonou, 11 ans a fait sa première crise, il y a deux ans. "Un jour, j'ai fait une crise et mes parents m'ont emmenée à l'hôpital. Quand ça commence, j'ai mal partout, au main, au pied", décrit-elle.
La mère de Chimène nous raconte comment ses enfants sont devenus drépanocytaires. "Je savais que j'étais SS mais je ne savais pas si mon mari l'était. Ma première fille a fait une crise dès 5 ans", explique Eméfa Sessi Holonou. Elle dit regretter de n'avoir pas fait le test pour son mari avant.
Pour éviter des situations que regrette aujourd'hui Eméfa Sessi Holonou, la vie amoureuse de Komlanvi Amah Agbétowouho est déterminée par le statut de l'hémoglobine de ses partenaires.
Pour pouvoir gérer des différentes crises douloureuses, les drépanocytaires deviennent dépendant des antalgiques, ce qui inquiète Grace Kudzu, du collectif des associations de drépanocytaires : "Si on prend beaucoup de médicaments, on traite un mal pour créer un autre mal mais on développe une autre accountumance".
La drépanocytose n'est pas curable et pour accompagner les malades, le corps médical mise beaucoup sur les conseils.
Selon le docteur Yao Laibo, biologiste au centre de prise en charge des drépanocytaires au CHU Campus de Lomé : "Il faut mener une vie saine et ne pas donner l'occasion d'une infection, ou encore éviter de faire trop d'effort physique".
Compte tenu du fort taux de prévalence de la maladie au Togo, le collectif des associations de drépanocytaires et les médecins insistent que l'électrophorèse fasse partie des analyses prénuptiales.