Par crainte de violences et dans un contexte de menace terroriste renforcée après les attentats d'Orlando (sud-est des Etats-Unis) et de Nice (France), le centre de cette ville de près de 400.000 habitants s'est progressivement transformé en forteresse ces derniers jours.
Des kilomètres de barrières métalliques de 2 mètres 50 de hauteur ont été érigées. Des blocs de béton et des camions chasse-neige bloquent aussi certaines rues aux alentours de la salle omnisports, où se réuniront les délégués républicains de lundi à jeudi.
C'est de cette salle, la Quicken Loans Arena, que les manifestants voudront se rapprocher. Leur liberté de mouvement a été négociée depuis des mois avec les autorités locales, qui entendaient canaliser tout rassemblement dans quelques lieux bien définis.
La présence policière était encore limitée samedi, mais le ciel de Cleveland était déjà survolé par de nombreux hélicoptères. Certains, occupés par des militaires, volaient portes ouvertes. Des milliers de membres des forces de l'ordre de l'Ohio, ainsi que 3.000 agents des divers services fédéraux selon le secrétaire à la Sécurité intérieure, assureront la sécurité de la grand-messe.
Des militaires de la Garde nationale de l'Ohio ont également été mobilisés. Et des centaines d'agents antiterroristes du FBI travaillent sur la convention.
Dimanche, une première marche est prévue à partir de 20H00 GMT, avec pour mot d'ordre la lutte "contre le racisme, l'islamophobie, les attaques contre les immigrés et les personnes LGBTQ et les guerres infinies".
Armes autorisées en ville
Des dizaines de meetings, concerts et rassemblements auront également lieu toute la semaine en marge de la convention, notamment une manifestation lundi organisée par une coalition d'organisations et associations.
Tom Burke, un porte-parole, affirme que la manifestation sera pacifique, mais prédit néanmoins que "ce sera agité, car les républicains ne vont pas apprécier notre message politique". "Trump promeut un message de haine, il incite aux attaques racistes", dit-il à l'AFP. Il s'attend à un millier de personnes.
L'événement est préparé depuis des mois et les hôtels, ainsi que les chambres louées via le site airbnb.com, sont pris d'assaut.
Quelques groupes pro-Trump, dont des motards, devraient également faire le déplacement, faisant craindre des affrontements entre partisans et opposants au milliardaire.
L'accès au centre de convention, dans la salle Quicken Loans, sera réservé aux personnes accréditées, notamment les quelque 5.000 délégués et suppléants, les invités républicains, et environ 15.000 journalistes, selon les organisateurs.
En dehors de ce périmètre inaccessible - géré par le service de protection des hautes personnalités publiques, le Secret Service -, le grand public pourra circuler dans Cleveland mais sera soumis à des restrictions exceptionnelles. Des objets considérés dangereux seront interdits, mais les armes à feu, sacro-saintes dans l'Ohio, seront autorisées, bien que la police ait demandé que ce droit soit utilisé raisonnablement.
Samedi, quelques manifestants antiracistes ont arpenté les rues de Cleveland, étrangement vides avant la tempête. Pour Malik Zulu Shabazz, ancien président du New Black Panther Party, "le simple fait qu'un raciste éhonté et incompétent, plein de préjugés, soit aux portes de la Maison Blanche est une honte pour l'Amérique".
Politiquement, le week-end était dominé par la sélection du colistier de Donald Trump, Mike Pence, 57 ans. Cet homme relativement inconnu est un politique chevronné, élu 12 ans au Congrès et gouverneur de l'Indiana depuis trois ans.
Caution conservatrice, il représente le choix de la sécurité pour Donald Trump, qui avait hésité à haute voix avec des hommes aux personnalités plus explosives. Mais l'alchimie entre les deux hommes semble pour le moins laborieuse.
Lors de leur première apparition en public samedi à New York, Donald Trump a consacré le gros de son intervention à parler de lui-même. Et après avoir complimenté son colistier, il a reconnu qu'il s'était résolu à ce choix au nom de "l'unité du parti".
Avec AFP