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Un jihadiste présumé déféré au parquet au Sénégal


Le palais de la justice à Dakar, le 20 juillet 2015.
Le palais de la justice à Dakar, le 20 juillet 2015.

Un islamiste présumé arrêté près de Dakar pour "appartenance à un réseau jihadiste" a été déféré au parquet au bout de plus de deux semaines de détention, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Le suspect, né en 1990, avait été arrêté le 5 novembre à Rufisque (banlieue de Dakar). Il "a été déféré devant le parquet il y a deux semaines", a affirmé à l'AFP une source judiciaire, sans préciser la date exacte.

Il avait été accusé d'"appartenance à un réseau jihadiste et d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et placé en garde à vue, avait indiqué à l'AFP une source judiciaire en novembre.

Amnesty International et la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) ont dénoncé jeudi des "disposition liberticides" introduites selon elles dans le Code pénal par deux lois adoptées par l'Assemblée nationale en octobre.


Dans un communiqué, les deux ONG citent notamment le fait que la durée légale de garde à vue, de 48 heures renouvelables une fois, puisse "en matière de terrorisme être prolongée jusqu'à 12 jours en dehors de tout contrôle juridictionnel".

En outre, sur "une trentaine de personnes actuellement en détention au Sénégal pour des accusations liées au terrorisme", elles déplorent que plusieurs soient "restées en détention sans avoir été présentées devant un juge pendant les délais prévus par la loi".

Au moment de l'arrestation du suspect à Rufisque, les policiers ont découvert une carte d'identité nigérienne à son nom, des puces électroniques libyenne, nigérienne et burkinabè, et des téléphones portables contenant des vidéos le montrant dans des camps d'entraînement de jihadistes, selon plusieurs journaux locaux.

Le nouveau chef d'état-major sénégalais, le général Cheikh Guèye, a exprimé son inquiétude d'un retour de jihadistes sénégalais enrôlés dans le groupe nigérian Boko Haram, ou le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, lors du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique cette semaine.

Un imam sénégalais, Ibrahima Sèye, a été condamné en appel en octobre à deux ans de prison ferme pour "apologie du terrorisme".

Il fait partie des personnes, dont plusieurs imams, arrêtées au Sénégal pour "affinités avérées" avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et l'EI.

Le Sénégal, jusqu'à présent épargné par les attentats jihadistes, a renforcé la sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après ceux qui ont frappé d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, depuis le début de l'année.

Avec AFP

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