Le président Abdoulaye Wade s’est finalement adressé jeudi soir à la nation sénégalaise à l’occasion d’un discours fort attendu, qui, de l’avis de certains observateurs, annonce la prochaine campagne politique du chef de l’Etat. M. Wade a fait des promesses. Il s’est notamment proposé d’avoir des réponses au problème de l’électricité.
Notre correspondante Dieynaba Seydou Ba relève que le chef de l’Etat sénégalais a lancé un nouvel appel au dialogue en direction de l’opposition. Il s’est même déclaré disposé à lui ouvrir les portes du gouvernement, à elle et à la société civile, pour un partage du pouvoir, mais, a-t-il précisé, « il faut que ce dialogue se situe dans un cadre républicain ».
Le chef de l’Etat sénégalais propose d’organiser une élection anticipée dans un délai de 40 à 60 jours, si dit-il, « l'opposition est pressée et certaine de l'emporter, je peux envisager une élection présidentielle anticipée (comme la constitution sénégalaise lui en donne le droit), « si cela est nécessaire pour la cohésion sociale et la concorde nationale ». Il a résolument écarté toute hypothèse d’une dévolution dynastique du pouvoir, et déploré la violence des dernières manifestations.
Commentant le discours du président Wade, le secrétaire général du parti socialiste sénégalais, Ousmane Tanor Dieng, a raillé l’allusion à une élection anticipée en disant que cela suppose que M. Wade démissionne. Dans ce cas, a poursuivi le chef du parti socialiste, « c’est le président du Sénat qui organisera l’élection ». Pour ce qui est du dialogue, Ousmane Tanor Dieng a fait observer qu’un dialogue sur la place publique ne donnera probablement aucun résultat.