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Sensibilisation au Cameroun sur les dangers de l'immigration clandestine


Robert Lipothy, un ancien migrant, en campagne de sensibilisation contre l’immigration clandestine au lieu dit avenue Kennedy à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Robert Lipothy, un ancien migrant, en campagne de sensibilisation contre l’immigration clandestine au lieu dit avenue Kennedy à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

L'Union européenne promet 1,8 milliards d’euros pour s’attaquer aux causes profondes des migrations irrégulières vers l’Europe et au phénomène des personnes déplacées en Afrique.

A cet effet, la commission de l’union européenne et les pays de la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEAC), viennent de passer en revue à Yaoundé au Cameroun, les projets à financer de toute urgence dans la région Afrique Centrale.

Il s’agit d’une action de plus dans la sensibilisation contre l’immigration clandestine déjà effective au Cameroun, affirment les organisateurs.

95% des jeunes à l’avenue Kennedy pensent quitter le Cameroun selon nos statistiques. Nous sommes venus leur présenter les réalités du parcours qui mène vers l’Europe. Car beaucoup ignorent que les convois de clandestins se perdent dans le désert ", explique-t-il.
Robert Lipothy, rescapé camerounais du drame de l’immigration clandestine en Europe et sensibilise depuis lors contre le phénomène.

Au lieu dit avenue Kennedy à Yaoundé, les jeunes s’adonnent comme d’habitude au commerce lucratif des téléphones portables.

De nombreux candidats à l’immigration clandestine se recrutent également ici.

Robert Lipothy, s’invite parmi eux dans le cadre d’une campagne nationale de sensibilisation contre l’immigration clandestine.

M. Lipothy est un rescapé camerounais du drame de l’immigration clandestine en Europe et sensibilise depuis lors contre le phénomène.

Le drame de l’immigration clandestine en photos présenté pour sensibiliser contre l’immigration clandestine au lieu dit avenue Kennedy à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Le drame de l’immigration clandestine en photos présenté pour sensibiliser contre l’immigration clandestine au lieu dit avenue Kennedy à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

"95% des jeunes à l’avenue Kennedy pensent quitter le Cameroun selon nos statistiques. Nous sommes venus leur présenter les réalités du parcours qui mène vers l’Europe. Car beaucoup ignorent que les convois de clandestins se perdent dans le désert ", explique-t-il.

Son message du jour à l’attention des jeunes qui viennent l’écouter est sans équivoque sur le phénomène des migrations irrégulières.

"Si vous empruntez ce chemin, vous allez périr", affirme M Lipothy devant des curieux attirés par son message.

Ce jour, mégaphone en main, photos des corps sans vie des centaines de jeunes africains aux larges des côtes italiennes sur affiches, Robert sensibilise avec à ses côtés, Marlyse, une jeune camerounaise ancienne migrante du Liban. Elle raconte ce qu’était son séjour de tristes souvenirs.

Marlyse, une jeune camerounaise maltraitée pendant trois mois au Liban, sensibilise contre l'immigration clandestine à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Marlyse, une jeune camerounaise maltraitée pendant trois mois au Liban, sensibilise contre l'immigration clandestine à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

"J’ai passé les pires moments de ma vie au Liban. J’étais partie comme ménagère, j’ai subi des menaces de mort au quotidien et des atrocités. Cela a duré trois, puis je suis parvenue à m’enfuir pour retourner au Cameroun ", raconte-t-elle à la foule.

Aujourd’hui, Marlyse a fondé une association qui sensibilise contre l’immigration clandestine.

Au sujet du fonds d’urgence contre les causes profondes des migrations irrégulières et du phénomène des personnes déplacées en Afrique, M. Lipothy est très nuancé.

J’ai passé les pires moments de ma vie au Liban. J’étais partie comme ménagère, j’ai subi des menaces de mort au quotidien et des atrocités. Cela a duré trois, puis je suis parvenue à m’enfuir pour retourner au Cameroun ",
Marlyse, une jeune camerounaise ancienne migrante du Liban. Elle raconte ce qu’était son séjour de tristes souvenirs.

"Le fond est le bienvenu, mais il faut que les associations comme les nôtres en soient les bénéficiaires. Durant tout le temps de sensibilisation à mon actif, j’ai jamais été soutenu. Il y a trop de bureaucratie autour de l’obtention des financements européens au Cameroun ", décrie le rescapé camerounais du drame de l’immigration clandestine en Europe.

Et c’est non loin de l’avenue Kennedy, dans un luxueux hôtel de Yaoundé, que l’Afrique centrale et la commission de l’union européenne discutent du financement de la lutte contre les causes profondes des migrations irrégulières.

1.179 milliards de francs CFA, issus du 11ème fonds européen au développement, sont sur la table et attendent les projets fiables anti migratoires.

"Ces fonds attendent les projets nationaux. Le Cameroun a obtenu le financement de cinq projets d’une valeur de 40 millions d’euros ", déclare Carla Montesi, Directeur Afrique Centrale de la commission de l’union européenne.

A droite, Carla Montesi, Directeur Afrique Centrale de la commission de l’union européenne à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).
A droite, Carla Montesi, Directeur Afrique Centrale de la commission de l’union européenne à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).

Dans les détails, 36 communes de l’extrême nord du Cameroun, exposées aux exactions de la secte Boko Haram ont bénéficié desdits financements.

D’ici 2018, 3.500 jeunes camerounais de 18 à 35 ans de cette région seront formés et 1.500, insérés sur le plan professionnel localement.

La manne n’est pas seulement camerounaise. Tous les pays du bassin du lac Tchad sont aussi éligibles à ce fonds.

"Les pays voisins du Cameroun et du Tchad peuvent aussi obtenir les financements. A condition qu’ils soient orientés sur l’emploi des jeunes, des femmes, la gestion des flux migratoires ", explique le Gabonais Pascal Moussavou Mbina, Coordonateur des projets du Fonds européen pour le développement de la communauté économique des États de l’Afrique centrale.

Pascal Moussavou Mbina, Coordonateur des projets du Fonds européen pour le développement de la communauté économique des États de l’Afrique centrale à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).
Pascal Moussavou Mbina, Coordonateur des projets du Fonds européen pour le développement de la communauté économique des États de l’Afrique centrale à Yaoundé, Cameroun, 7 avril 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).

Au sein de la population camerounaise est partagée entre espoir et appréhensions sur l’impact d’un tel fonds sur les couches les plus vulnérables.

Rendre ce fonds fiduciaire plus efficace était l’un des objets de la rencontre au Cameroun de l’union européenne et ses partenaires économiques de l’Afrique centrale.

Reportage d’Emmanuel Jules Ntap à Yaoundé pour VOA Afrique

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