Même si elles constituent une petite portion de la population béninoise, les personnes atteintes d'albinisme existent.
Dans certaines régions du Bénin, elles sont idolâtrées et considérées comme des êtres sacrés aux origines divines.
Le roi des habitants de Sô Ava, un village lacustre situé à quelques kilomètres de Cotonou, est albinos.
"Ceux qui ont eu le don, la chance, l'honneur, le bonheur d'avoir des albinos n'ont qu'à s'occuper correctement de leurs fils albinos", lance-t-il. "S'ils s'en occupent, ils ne seront jamais pauvres."
Dans d'autres contrées du Bénin, cette clarté et cette différence de la peau laissent croirent aux plus crédules que ses organes préparés en mixtures attireraient la chance, le bonheur de façon miraculeuse.
Parfois, les albinos sont pris pour des personnes ayant des pouvoirs sataniques.
"Je me souviens d'un jour-là, j'étais au CM2 et je suis allée chez le maître et je lui ai dit que je ne voyais pas. Il a dit 'tant pis, celui qui ne voit pas n'a qu'à bien ouvrir ses yeux'", se rappelle Damien.
"Les gens ont commencé par rire, j'ai commencé par couler des larmes", raconte-t-il, ajoutant "Certains professeurs disent aussi 'je vais te placer sous le soleil maintenant hein... Je vais te demander de regarder le soleil' Je me sentais vraiment lésé."
Depuis décembre 2012, l'ambassade des Etats-Unis au Bénin et l'association Worldwide Connexion travaillent à soutenir la protection des personnes atteintes d'albinisme. Il s'agit de sensibiliser les populations à prendre conscience de la vulnérabilité des albinos et à œuvrer pour leur intégration dans la société. Six ans après, l'initiative semble avoir porté ses fruits, mais le chemin pour qu'ils soient acceptés à part entière est encore long, affirment les ONG de protection des droits humains.