Selon l’ONUSIDA, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, 1,5 million de personnes à travers le monde sont encore mortes de maladies liées au sida en 2013. On estime qu’environ 35 millions de personnes à travers le monde vivaient avec le VIH en 2013.
Loin de se décourager, l’ONUSIDA a annoncé que la Journée mondiale du sida 2014, célébrée ce lundi, porte le thème « Objectif : zéro ». Zéro nouvelle infection au VIH. Zéro discrimination et zéro décès lié au sida.
Si le monde n'accélère pas rapidement la riposte dans les cinq prochaines années, l'épidémie de VIH/sida pourrait redémarrer et le nombre de nouvelles infections à VIH atteindre des niveaux encore plus élevés qu'aujourd'hui, averti ONUSIDA.
Il s’agit donc de renforcer rapidement les interventions, pourmettre fin à l'épidémie d'ici à 2030. En adoptant une approche accélérée, près de 28 millions de nouvelles infections à VIH et 21 millions de décès du sida pourraient être évités d'ici à 2030, estime le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.
Mais si l’ONUSIDA se veut résolument optimiste, Médecins sans Frontières (MSF) est plus prudent. L’ONG évoque de tristes réalités, sur le terrain - des réalités auxquelles elle est confrontée quotidiennement. Notamment en Afrique subsaharienne, où 71 % des séropositifs vivent aujourd’hui.
« En Afrique du Sud, l’ONG Treatment Action Campaign (TAC) est confrontée à une crise de financement si grave qu'elle risque de fermer après 15 ans d'existence » avertit le Dr Eric Goemaere, spécialiste du VIH/sida à MSF. Selon l'ONUSIDA, 59% des ONG travaillant sur le VIH et les droits humains ont vu leurs financements diminuer en 2012. Une tendance qui s’est accentuée depuis, la crise suscitée par l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola distrayant les donateurs.
Pour MSF, il est urgent de repenser la façon dont les malades sont soignés et de soutenir des stratégies communautaires qui ont déjà fait leurs preuves, mais qui malheureusement, ne sont pas toujours financées. « Pas toutes les cliniques sont équipées,formées, pas tout le staff pour offrir ce genre de service », rappelle le Dr Goemaere.
Toujours selon le médecin, il est également impératif de simplifier « partout » les traitements. Le moins de médicaments à prendre, le mieux ils seront pris, rappelle-t-il. Et puis, « il faut trouver des systèmes où les patients n’ont plus besoin de venir régulièrement à la clinique et où ils vont s’organiser entre eux … pour redistribuer les médicaments tous les mois. Seuls ceux qui ont un besoin clinique viendront donc pour une consultation », a ajouté le Dr Goemaere.