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Sissi met en garde contre une escalade militaire entre l'Iran et l'Arabie saoudite


Abdel Fattah al-Sissi (à droite) avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, Charm el-Cheikh, Egypte, le 28 mars 2015.
Abdel Fattah al-Sissi (à droite) avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, Charm el-Cheikh, Egypte, le 28 mars 2015.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde mercredi contre une escalade de la tension entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui pourrait mener à une guerre, lors d'une rencontre avec la presse à Charm el-Cheikh.

Le président, qui s'exprimait en marge du Forum mondial sur la jeunesse organisé par le gouvernement égyptien dans cette station balnéaire, a souligné que la région connaissait déjà des tensions.

"Je ne suis pas pour la guerre. Nous avons eu notre expérience de la guerre", a-t-il dit: "La région doit faire face à suffisamment de troubles déjà", a-t-il ajouté, interrogé sur une possible escalade belliqueuse.

"On devrait aborder (ce problème) de façon extrêmement prudente", a-t-il insisté.

Mais M. Sissi, allié de l'Arabie saoudite, a également annoncé que l'Egypte soutiendrait la monarchie saoudienne. "Nous soutenons nos frères (saoudiens)", a-t-il dit.

Il s'exprimait alors que le président iranien Hassan Rohani a mis en garde l'Arabie saoudite.

"Vous connaissez la puissance et la place de l'Iran dans la région. Des plus grands que vous s'y sont cassé les dents. Vous n'êtes rien!", a lancé mercredi M. Rohani à l'adresse des dirigeants saoudiens, lors d'un discours retransmis par la télévision d'Etat.

Ces commentaires interviennent après que le prince Mohammed ben Salmane a accusé l'Iran de livrer des missiles aux rebelles yéménites, ce qu'il a décrit comme une "agression militaire directe" contre l'Arabie saoudite.

L'Iran a fermement réfuté ces accusations, ajoutant que de telles livraisons étaient impossibles.

Parallèlement, le président égyptien s'est également exprimé sur la situation en Egypte, affirmant que son pays est "en guerre contre le terrorisme".

En réponse aux critiques qui accusent son régime de violer les droits de l'Homme, il a estimé que "ce qui se passe en Egypte n'est pas une question de droits de l'Homme": "Il faut penser aux autres droits, le droit à la vie", a-t-il plaidé.

Et toujours l'affaire Regeni

Depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en 2013, par M. Sissi, qui a ensuite été élu président en 2014, l'Egypte fait face à des attaques de différents groupes islamistes.

Mercredi, M. Sissi a toutefois assuré que la situation s'améliorait. Il notamment précisé que les auteurs de l'attaque qui a fait 16 morts parmi un convoi de policiers dans le désert occidental en octobre avaient été neutralisés.

En outre, le président égyptien a évoqué le cas de l'étudiant italien Giulio Regeni, retrouvé mort au Caire en février 2016 après avoir été atrocement torturé: "Nous sommes soucieux de faire comparaître les auteurs de ce crime", a assuré M. Sissi, en affirmant vouloir "régler cette affaire le plus vite possible".

Ce dossier avait généré de fortes tensions entre Le Caire et Rome, qui avait retiré son ambassadeur avant d'en nommer un nouveau en août dernier.

Giulio Regeni, étudiant-chercheur de 28 ans, avait disparu le 25 janvier 2016. Rejetant les multiples versions --accident de la route, crime crapuleux, règlement de compte personnel-- avancées par les enquêteurs égyptiens, l'Italie a toujours réclamé avec force que les vrais coupables de cet assassinat soient identifiés et punis.

La presse italienne et les milieux diplomatiques occidentaux en Egypte soupçonnent des membres des services de sécurité égyptiens de l'avoir enlevé et torturé à mort. Ce que le gouvernement égyptien a régulièrement démenti avec force.

Avec AFP

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