Par ailleurs, une animatrice de la télévision privée sénégalaise 7TV placée en garde à vue samedi après des propos controversés, lors d'une émission consacrée à la question du viol, sur la prévalence du phénomène "dans les anciennes sociétés peules", a été remise en liberté dimanche.
L'animatrice, elle-même d'ascendance peule, a rejoint sa famille, a indiqué la directrice de la chaîne, Maïmouna Ndour Faye, saluant un "dénouement heureux" et demandant de nouveau "pardon" à la communauté peule.
Ce débat s'est tenu à la suite d'une série de faits divers sanglants, notamment le meurtre de deux jeunes filles à Thiès (ouest) puis à Tambacounda, à 420 km à l'est de Dakar, "toutes deux assassinées dans des conditions atroces", selon un communiqué du ministère chargé de la Femme et du Genre le 20 mai.
C'est à la suite d'un commentaire sur Facebook en réaction au meurtre de Tambacounda que le prévenu a été interpellé la semaine dernière et poursuivi pour "provocation à la commission de crime ou délit" et "menace de mort".
La procureure a requis deux ans de prison, dont six mois ferme, contre Ousmane Mbengue, dont le jugement a été mis en délibéré au 29 mai.
Il lui est reproché d'avoir appelé à "diminuer" le nombre "des femmes au Sénégal pour espérer éventuellement être un pays développé un jour". "On devrait en tuer beaucoup même. Tous les problèmes du Sénégal viennent des femmes", ajoutait-il, avant de "présenter ses excuses", qu'il a réitérées lundi à la barre.
Délégué médical de profession, le jeune homme, qui se présente comme "artiste et comédien", a affirmé que ce message était "une plaisanterie".
Ses avocats ont plaidé l'acquittement du prévenu, déjà condamné à six mois de prison avec sursis pour menaces envers son ex-épouse.
"Si on tue toutes les femmes, qui va donner vie aux Sénégalais de demain ? Qui va s'occuper d'eux, qui va leur faire la cuisine ? Bien sûr que mon client ne veut pas tuer toutes les femmes", a argué l'un d'entre eux, Me Cheikh Ba.
Une manifestation contre les violences faites aux femmes a rassemblé 300 personnes, samedi à Dakar. "Cette semaine a été très dure pour les femmes", a souligné Codou Loum, jeune journaliste sénégalaise au visage barré d'une fausse plaie béante, réclamant au gouvernement "des mesures concrètes".