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Six pays occidentaux demandent le retour des infrastructures pétrolières au GNA en Libye


Un camion transportant du pétrole à Es Sider, Ras Lanuf, Libye, le 6 janvier 2016.
Un camion transportant du pétrole à Es Sider, Ras Lanuf, Libye, le 6 janvier 2016.

Six pays occidentaux exigent que le contrôle de toutes les installations pétrolières en Libye revienne "sans réserve ni délai" au gouvernement d'entente nationale (GNA), dans une déclaration conjointe.

Les gouvernements de l'Allemagne, de l'Espagne, des États-Unis, de la France, de l'Italie et du Royaume-Uni demandent que le contrôle de toutes les installations pétrolières revienne "sans condition préalable, sans réserve, ni délai aux mains des autorités nationales légitimes (...)" du GNA, selon cette déclaration.

Ces six pays "appellent toutes les parties à s'abstenir de tout acte d'hostilité et à éviter toute action susceptible d'endommager ou de perturber les infrastructures énergétiques de la Libye".

Ils expriment en particulier "leur préoccupation face à la tension croissante signalée près du terminal de Zueitina", l'une des principales infrastructures pétrolières sur la côte est du pays, situé dans la zone dite du "croissant pétrolier", à environ 100 km au sud-ouest de la ville de Benghazi.

Les forces fidèles au général Khalifa Haftar, basées dans l'est libyen et opposées au GNA, menacent d'intervenir à Zueitina, actuellement pour l'essentiel sous le contrôle d'une faction rivale, les Gardes des installations pétrolières (GIP).

Le GNA a annoncé son intention de reprendre les exportations de brut libyen, à l'arrêt depuis plusieurs mois à cause de divergences politiques et d'attaques jihadistes.

Mais ces réexportations sont contestées par les autorités parallèles de l'est du pays, soutenues par l'armée nationale libyenne (ANL) du général Haftar.

Le 26 juillet, ses forces ont menacé de "frapper" les pétroliers en transaction avec l'autorité de Tripoli, et mobilisé des dizaines de blindés depuis la ville d'Ajdabiya (900 km à l'est de Tripoli), proche de Zueitina.

Les Gardes des installations pétrolières, y voyant une tentative de mainmise sur les terminaux pétroliers qu'ils contrôlent depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, ont en réponse annoncé leur ferme intention de les défendre.

"Nous sommes prêts à combattre" les forces de Haftar "et nous ne leur permettrons pas de contrôler les ports", a déclaré à l'AFP Ali al-Hassi, porte-parole des GIP.

Inquiète d'un "affrontement imminent", la Compagnie nationale de pétrole (NOC), basée à Tripoli, a exhorté dimanche les deux parties à épargner les infrastructures.

"Les deux parties seront tenues responsables devant le peuple libyen de la préservation" du terminal, a mis en garde Mustafa Sanallah, directeur de la NOC.

Il a "exhorté les deux parties à la retenue et à éviter toute action susceptible d'endommager l'infrastructure du port (de Zueitina), y compris en utilisant les installations pétrolières comme bouclier ou de poser des mines et des explosifs".

En janvier, les GIP avaient repoussé une tentative d'incursion du groupe jihadiste Etat islamique dans le terminal, près de Ras Lanouf.

Devant ces nouvelles tensions, l'Allemagne, l'Espagne, les États-Unis, la France, l'Italie et le Royaume-Uni "expriment leur soutien au GNA pour les efforts qu'il a déployés afin de trouver une solution pacifique aux perturbations touchant les exportations énergétiques de la Libye".

"Il est dans l'intérêt de tous les Libyens d'apporter leur plein soutien aux efforts menés par le GNA pour fournir ces services de base au peuple libyen", ajoute la déclaration conjointe, qui juge "cruciale" la reprise des exportations de pétrole.

Avec AFP

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