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Somalie : attaque contre une base militaire au début du retrait des forces de l'UA


La force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) a pour objectif de céder l'entière responsabilité de la sécurité du pays aux forces somaliennes fin 2024.
La force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) a pour objectif de céder l'entière responsabilité de la sécurité du pays aux forces somaliennes fin 2024.

Les islamistes radicaux shebab ont attaqué mercredi une base militaire à 450 kilomètres à l'ouest de la capitale somalienne Mogadiscio, ont annoncé la police et des témoins, alors que la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) a commencé à se retirer du pays.

Les shebab, qui ont revendiqué l'assaut dans un communiqué, ont lancé plusieurs attaques suicides contre la base de Bardhere où se trouvent des soldats éthiopiens et somaliens. "Il y a plusieurs victimes, mais nous n'avons pas les détails jusqu'à présent", a déclaré à l'AFP Abdi Bare, un policier de Bardhere, précisant que la situation était "revenue à la normale". Un résident de Bardhere, Bare Hassan, a confirmé l'attaque, évoquant des "tirs nourris".

La Somalie, l'un des pays les plus pauvres de la planète, fait face depuis plus de 15 ans à une insurrection des islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui souhaitent instaurer la loi islamique. Pour contrer cette insurrection, l'Union africaine a déployé en 2007 une force composée de 20.000 militaires, policiers et civils venus d'Ouganda, du Burundi, de Djibouti, d'Ethiopie et du Kenya, baptisée Amisom.

L'Atmis a ensuite pris le relais de l'Amisom en avril 2022, avec pour objectif de céder l'entière responsabilité de la sécurité du pays aux forces somaliennes fin 2024.

Cette nouvelle attaque revendiquée par les shebab intervient alors que l'Atmis "a commencé à se retirer" de Somalie, en accord avec une résolution de l'ONU qui entérine le retrait de "2.000 soldats d'ici fin juin 2023", selon un communiqué publié mercredi de la force de l'Union africaine.

Des soldats somaliens ont pris le relais de forces de l'Atmis sur une base de l'Etat de Hirshabelle, dans le centre du pays, poursuit le communiqué.

Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré une "guerre totale" aux shebab, et a lancé en septembre une offensive militaire, notamment appuyée par des frappes aériennes américaines. Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires somaliennes.

Fin mai, les shebab ont revendiqué une attaque contre une base tenue par des militaires ougandais de l'Union africaine à Bulo Marer, à 120 km au sud-ouest de Mogadiscio. Selon les autorités ougandaises, 54 soldats ont été tués dans cette attaque, l'une des plus meurtrières ces derniers mois dans le pays.

Les islamistes radicaux ont également revendiqué l'attaque d'un hôtel de la capitale somalienne en juin, qui a fait neuf morts (six civils et trois membres des forces de sécurité).

Alors que les attaques des shebab s'intensifient et s'étendent au Kenya voisin, Hassan Cheikh Mohamoud a limogé lundi le chef de l'armée somalienne.

Dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en février, le secrétaire général de l'Organisation Antonio Guterres a affirmé que 2022 avait été l'année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017, en grande partie à cause des attaques des shebab.

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