"Nous avons déposé une plainte aujourd'hui (mercredi). Nous voulons connaître la vérité, savoir ce qui s'est passé. Quel corps policier a fait irruption dans sa chambre, quels étaient les ordres, les motifs", a ajouté Me Xavier Cos Valero, joint par téléphone depuis Abidjan.
M. Soro avait assuré à Valence (Espagne) que des policiers espagnols avaient tenté de l'arrêter à son hôtel en pleine nuit, selon ses propos diffusés sur les réseaux sociaux ce week-end.
"Le 8 octobre à l'aube, vers 3 heures du matin, alors qu'il dormait, un groupe de policiers en uniforme et armés a fait irruption dans sa chambre (...) Notre client a exhibé son identité, son passeport diplomatique (...) Le chef apparent du groupe a appelé quelqu'un et les policiers sont partis sans donner d'explication. Le tout a duré une heure et demie", a précisé l’avocat, soulignant que ce témoignage de M. Soro figurait dans la plainte.
"Il y a une violation de ses droits fondamentaux. On ne peut pas accepter qu'on fasse irruption dans sa chambre puis au final qu'ils (les policiers) s'en aillent sans donner d'explication".
"Nous voulons savoir le pourquoi. Si les policiers avaient un mandat ou des ordres, pourquoi alors ne les ont-il pas accomplis?".
Dans ses déclarations à Valence, Soro avait affirmé qu'il avait appelé en pleine nuit le siège d'Interpol à Lyon (France) et que celui-ci n'était pas informé d'une procédure contre lui.
Jointe au téléphone, un porte-parole de la police catalane a affirmé "ne pas avoir connaissance de tels faits".
Une haute source sécuritaire ivoirienne a affirmé de son côté : "Je suis catégorique: ça ne vient pas de chez nous. Nous n'avons pas saisi Interpol".
"Dans notre plainte, nous avons demandé au juge de saisir les enregistrements vidéo, d'interroger le réceptionniste et le directeur de l'hôtel pour savoir qui étaient les policiers", a ajouté Me Cos Valero.
Ancien allié du président Alassane Ouattara, Guillaume Soro n'a pas encore officiellement déclaré sa candidature au prochain scrutin présidentiel, mais tout indique selon ses proches qu'il le fera lors de son retour en Côte d'Ivoire "incessamment".
Près de dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, la prochaine présidentielle d'octobre 2020 s'annonce tendue. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.