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Soudan: des paramilitaires arrêtés après la mort de lycéens


La police dispersent des manifestants à coup de gaz lacrymogène à Khartoum, Soudan, 24 février 2019.
La police dispersent des manifestants à coup de gaz lacrymogène à Khartoum, Soudan, 24 février 2019.

Le Conseil militaire au pouvoir au pouvoir au Soudan a annoncé vendredi l'arrestation de neuf paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF) accusés d'être impliqués dans la mort de lycéens tués par balles lors d'une manifestation en début de semaine.

Cette annonce intervient au moment où le Conseil militaire mis en place après la destitution et l'arrestation du président Omar el-Béchir le 11 avril, et les leaders de la contestation ont repris leurs discussions sur la transition politique.

Ces pourparlers, initialement prévus mardi, avaient été repoussés après la mort de six personnes dont quatre lycéens à Al-Obeid (centre) lundi lors d'une manifestation contre les pénuries de pain et de carburants. Ces décès ont suscité une vague de réprobation dans le pays et jeudi quatre personnes réclamant justice lors d'un rassemblement à Omdourman près de Khartoum, ont été tuées.

"Une enquête a été ouverte sur les événements d'Al-Obeid et sept membres des RSF ont été limogés et remis à la justice civile pour être jugés", a déclaré le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole du Conseil militaire. Jeudi, "deux autres membres des RSF ont été arrêtés, donc ils sont neuf au total".

Dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aujourd'hui numéro deux du Conseil militaire, les RSF étaient un pilier du régime du président Béchir, avant de contribuer à sa chute. Elles sont accusées de terribles exactions, notamment pendant le conflit du Darfour (ouest) déclenché en 2003.

Mercredi, le général Jamal Omar, membre du Conseil militaire avait accusé des paramilitaires des RSF d'avoir "tiré sur les manifestants" à Al-Obeid sans recevoir d'ordres en ce sens, après avoir essuyé des jets de pierres. "Nous avons identifié ceux qui ont tiré à balles réelles et entraîné la mort des six" manifestants.

En décembre 2018, des manifestations ont éclaté contre le triplement du prix du pain dans un pays à l'économie exsangue. Elles se sont ensuite transformées en contestation du pouvoir.

La répression de ces manifestations a fait plus de 250 morts, selon un comité de médecins proche de la contestation.

- "Consensus" -

Les discussions entre pouvoir et chefs de la contestation ont repris jeudi pour finaliser des points encore en suspens après un accord sur la transition politique conclu le 17 juillet. Les médiateurs éthiopiens ont précisé qu'elles se poursuivraient vendredi soir.

"Nous avons obtenu un consensus sur la plupart des points", a affirmé un membre de l'équipe des négociateurs de la contestation, Ibrahim al-Amine, se disant optimiste sur les résultats.

Obtenu après de très difficiles négociations, l'accord sur le partage du pouvoir prévoit un Conseil souverain composé de cinq militaires et six civils chargé de mener la transition pendant un peu plus de trois ans.

Les points en suspens portent sur les pouvoirs de ce Conseil souverain, sur le déploiement des forces de sécurité et l'immunité de généraux impliqués dans la répression de rassemblements de la contestation, notamment la dispersion meurtrière du sit-in devant l'armée le 3 juin à Khartoum.

Au moins 127 manifestants avaient été tués, selon le comité de médecins proches de la contestation.

Une enquête officielle a conclu à l'implication de membres des RSF dans cette équipée sanglante. Le général Daglo a nié toute responsabilité, dénonçant une tentative de nuire à l'image de ses forces.

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