Lors d’un rassemblement, vendredi, dédié à la mémoire de leur confrère, les journalistes travaillant au Juba ont décidé d’observer 24 heures sans médias.
Ils s’indignent des menaces que le président Salva Kiir a publiquement proféré de "tuer" les journalistes "travaillant contre le pays".
Des organisations de défense de la liberté de la presse ont, pour leur part, appelé le gouvernement à clarifier les propos tenus par le président la semaine dernière.
"Nous espérons sensibiliser au fait que les journalistes ne sont pas satisfaits de la gestion des événements par le gouvernement...et faire pression sur le gouvernement afin qu'il agisse rapidement pour trouver le tueur de ce garçon", a déclaré Alfred Taban, directeur de l'Association pour le développement des médias au Soudan du Sud (AMDISS).
Jusque-là, les assassins ne sont pas connus. M. Moi a été abattu de deux balles dans le dos, après avoir quitté son travail, dans ce qui ressemble à un assassinat ciblé. Son argent et son téléphone mobile n'ont pas été volés.
"La liberté de la presse ne signifie pas que vous pouvez travailler contre le pays", avait lancé M. Kiir à des journalistes à l'aéroport de Juba, où il embarquait à destination de la capitale éthiopienne, Addis Abeba, pour d'ultimes pourparlers en vue de mettre fin à la guerre civile qui ravage le Soudan du Sud depuis 20 mois.
"Si certains d'entre vous (journalistes) ne savent pas que ce pays a déjà tué des gens, nous allons le démontrer un jour", avait menacé le chef de l'État, des propos rapportés par le Comité de Protection des journalistes (CPJ).
Selon le CPJ, qui cite des journalistes locaux, ces menaces répondaient à des critiques sur le caractère stérile et interminable des négociations d'Addis Abeba.
Avec AFP