Le JMEC est chargé de veiller à l'application de l'accord de paix signé fin août pour mettre fin à deux ans de guerre civile au Soudan du Sud.
"L'accord offre une voie vers un Soudan du Sud en paix. J'exhorte les parties à accélérer le processus de mise en oeuvre, notamment en ce qui concerne le cantonnement de leurs forces", a déclaré à Juba l'ex-président botswanais Festus Mogae, qui dirige la Commission conjointe de surveillance et d'évaluation.
L'accord prévoyait que l'armée gouvernementale loyale au président Salva Kiir et la rébellion menée par son ancien vice-président Riek Machar devaient avoir "cantonné" leurs troupes combattantes dans les 30 jours de la signature de l'accord, un délai dépassé depuis deux mois.
M. Mogae s'est dit très inquiet des "combats qui continuent" dans l'Etat septentrional et pétrolier d'Unité, malgré le cessez-le-feu prévu par l'accord.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège, parrains de l'indépendance du Soudan du Sud, ont averti que l'accord pourrait être réduit à néant si les belligérants continuent de ne pas respecter les échéances.
Dans un communiqué commun, les trois pays ont "pressé les dirigeants sud-soudanais de former immédiatement le gouvernement de transition et de s'engager à nouveau à respecter le calendrier de l'accord, faute de quoi le processus de paix échouera".
L'accord prévoit l'ouverture sous 90 jours -un délai sur le point d'expirer- d'une période de transition, régie par des dispositions de partage du pouvoir, notamment un gouvernement d'union. Le texte donnait le même délai pour la démilitarisation de Juba.
Mais l'armée sud-soudanaise, qui contrôle la capitale, n'a entamé son retrait que le 23 novembre, rendant l'échéance impossible à tenir, et aucune délégation rebelle n'est arrivée dans la capitale pour mettre en oeuvre le volet politique.
Le Soudan du Sud a replongé dans la guerre civile en décembre 2013, quand des combats ont éclaté entre forces pro-Kiir et pro-Machar, au sein de l'armée sud-soudanaise minée par les antagonismes politico-ethniques.
Le conflit, marqué par des atrocités attribuables au deux parties, a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 2,2 millions de personnes.
Le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que le non-respect du calendrier des étapes de l'accord jetait un doute "sur la détermination à appliquer le processus de paix".
Avec AFP