Pas d’enthousiasme noté, ce lundi, premier jour de ces élections à travers tout le Soudan. Les 13,3 millions d'électeurs soudanais doivent théoriquement choisir entre le président Béchir et 15 autres concurrents. Mais la plupart de Soudanais, comme la communauté internationale, savent que M. Béchir, qui a voté lundi, est assuré d’une victoire.
Ces élections se déroulement sans l’opposition soudanaise qui, de manière générale, les boycotte. Et c’est dans un contexte d'isolement sur la scène internationale que le pays va aux urnes, M. Béchir étant réclamé depuis 2009 par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité au Darfour.
L'organisation de ces élections est, en fait, dénoncée par les Etats-Unis et l'Union européenne, qui estiment qu'elles ne peuvent "donner un résultat crédible et légitime". "Le dialogue est contourné, certains groupes sont exclus et les droits civiques et politiques violés", souligne Bruxelles.
Jeudi, Béchir, âgé de 71 ans et au pouvoir depuis 1989, a libéré deux opposants arrêtés en décembre après avoir signé un accord unifiant les rangs de l'opposition. Une tentative visant, selon l’avocat des opposants, à alléger la pression internationale sur le régime, accusé de chercher à étouffer toute voix dissidente.
En plus de l’isolement diplomatique, Béchir, arrivé au pour par un coup d’état, fait face à la privation de 75% de ressources pétrolière depuis de l’indépendance du Sud en 2011.