Qassem Badri, doyen de l'Université Ahfad pour femmes, apparaît sur les images marchant vers une foule d'étudiantes avant de gifler l'une d'elles et de frapper une autre.
Autour de lui, on voit des étudiantes qui l'encerclent alors et scandent des slogans les mains levées. L'une d'elles s'en prend physiquement au doyen.
Les faits se sont déroulés mercredi alors que les étudiantes manifestaient contre les prix élevés de produits alimentaires vendus à la cafétéria du campus.
La vidéo est devenue virale jeudi, partagée de multiples fois par étudiantes et militants sur les réseaux sociaux, suscitant la colère contre M. Badri, lui-même un défenseur des droits des femmes au Soudan.
"Qassem Badri doit s'excuser lors d'une conférence de presse et expliquer ce qui s'est exactement passé", a écrit la militante des droits des femmes, Amal Habbani sur sa page Facebook.
"Cette campagne est également une tentative de faire prendre conscientise des violences contre les femmes", a poursuivi la militante en défendant la publication des images.
Qassem Badri est issu d'une famille réputée, notamment pour avoir été parmi les premiers à lutter en faveur de l'éducation des femmes au Soudan.
Cette famille a ainsi fondé la première école privée pour filles il y a plusieurs décennies avant de lancer l'Université Ahfad, très respectée au Soudan mais aussi à l'étranger.
"La vidéo raconte uniquement une partie de l'histoire", a fait valoir Balkis Badri, membre de la famille du doyen et professeur dans la même université.
Selon elle, l'incident a eu lieu quand le doyen s'est approché des étudiantes qui protestaient pour leur parler après que certaines d'entre elles ont appelé à mettre le feu au campus.
"Il essayait de les calmer quand une d'elles, qui tenait une pierre dans sa main, lui a donné un coup de pied", a-t-elle affirmé. "C'était cette étudiante qu'il a frappée. Il s'est par la suite excusé auprès d'elle et lui a même baisé le front, mais la vidéo ne le montre pas".
Selon Mme Badri, il a même appelé les étudiantes à boycotter la cafétéria s'il est trop chère, l'université n'en étant pas propriétaire.
Des manifestations sporadiques ont eu lieu au Soudan depuis la semaine dernière contre la flambée des prix du pain et d'autres produits alimentaires.
Dimanche, un étudiant a été tué lors d'une manifestation dans la région du Darfour.
Avec AFP.