Neuf mois après le début de la guerre entre l'armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), le gouvernement soudanais, fidèle au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, a rejeté samedi une invitation au sommet de l'Igad. Le "Quartet" de l'Igad est présidé par le président kényan William Ruto, dont le gouvernement soudanais dénonce la "partialité".
Dans un communiqué, le Conseil souverain de transition du Soudan, dirigé par le général Burhan, a déclaré que "les événements au Soudan sont une question interne". Fraîchement parti en tournée pour rencontrer des dirigeants africains dans différentes capitales, l'ex-adjoint de Burhan devenu rival et commandant des FSR, Mohamed Hamdan Daglo, a déclaré sur X (ex-Twitter) qu'il avait accepté une invitation du groupe et qu'il participerait au sommet en Ouganda le 18 janvier.
L'Igad a tenté en vain à plusieurs reprises de servir de médiateur entre les généraux en guerre. Les analystes affirment que le chef de l'armée, dirigeant de facto du Soudan, est de plus en plus isolé sur le plan diplomatique, tandis que ses troupes ne parviennent pas à repousser les avancées des paramilitaires à travers le pays.
La guerre a fait plus de 13.000 morts, selon une estimation prudente de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data (Acled), et a déplacé plus de sept millions de personnes, d'après l'ONU. Le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq, a déclaré à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU que le Soudan "rejette" les récents contacts, dont un appel téléphonique entre Antonio Guterres et le général Daglo, selon une déclaration publiée par l'agence de presse officielle SUNA.
L'armée et les FSR ont été accusées de crimes de guerre, notamment de bombardements de zones résidentielles, de détention arbitraire de civils et de torture. Les paramilitaires ont également été accusées de massacres ethniques, pillages et viols.
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