La deuxième série de pourparlers sous l'égide de l'ONU pour résoudre la crise politique au Soudan a été reportée sine die, après la défection d'un important bloc civil, a indiqué un porte-parole onusien samedi.
L'ONU, l'Union africaine et l'organisation régionale est-africaine Igad avaient lancé mercredi un dialogue pour tenter de mettre un terme à l'impasse politique au Soudan, dans lequel ce pays, un des plus pauvres d'Afrique est plongé depuis octobre 2021 et le coup d'Etat du chef de l'armée le général Abdel Fattah al-Burhane.
Le prochain cycle de discussions était prévu pour dimanche. Mais les trois organismes internationaux "ont décidé de reporter les discussions compte tenu des derniers développements", a indiqué Fadi al-Qadi, le porte-parole de la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition au Soudan (Minuats).
"Nous n'avons pas fixé une nouvelle date pour la reprise des discussions", a-t-il ajouté.
La décision de reporter est intervenue alors qu'un bloc civil important représenté par les Forces de la liberté et du changement (FLC), fer de lance civil de la révolte qui a poussé en 2019 l'armée à démettre le dictateur Omar el-Béchir, a refusé de participer à ces discussions.
Jeudi une délégation des FLC avait eu un entretien "non officiel" avec des responsables militaires pour tenter de briser l'impasse. Mais un représentant des FLC avait par la suite estimé que ces discussions représentaient une "fausse solution politique" et "justifiaient" le coup d'Etat.
L'ONU a exhorté toutes les parties à participer aux discussions et à "continuer d'oeuvrer pour établir un environnement propice à un dialogue constructif dans l'intérêt du peuple soudanais".
La secrétaire d'Etat adjointe américaine, Molly Phee, est arrivée dimanche au Soudan afin de "soutenir le processus pour régler la crise".
Depuis le coup d'Etat, la communauté internationale n'a eu de cesse de faire du retour des civils au pouvoir la condition sine qua non pour la reprise de son aide au Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde.
Elle réclame également la fin d'une répression qui a fait 100 morts dans les rangs des manifestants prodémocratie depuis le 25 octobre.
Si le général Burhane a levé l'état d'urgence fin mai et libéré ces dernières semaines des figures politiques civiles et des militants prodémocratie se disant en faveur d'un dialogue pour relancer la transition démocratique, la répression des antiputsch continue.