"Des mandats d'arrêts ont été émis contre tous les responsables militaires et civils qui ont comploté et mis en oeuvre le coup d'Etat de 1989", a annoncé dans un communiqué le mouvement des Forces pour la liberté et le changement (FFC), fer de lance de la contestation qui a mené à la chute de Béchir en avril dernier.
Une source du bureau du procureur a confirmé à l'AFP ces nouveaux mandats d'arrêt.
Selon le FFC, ces mandats visent des responsables de premier plan de l'ancien régime soudanais. Selon la loi soudanaise, ces chefs d'inculpation sont passibles de la peine de mort ou de la prison à perpétuité.
M. Béchir, arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d'Etat soutenu par les islamistes, a dirigé le Soudan d'une main de fer pendant 30 ans. Destitué par l'armée le 11 avril dernier après des mois d'un mouvement de contestation populaire inédite, il est actuellement emprisonné et jugé à Khartoum, mais uniquement sur des accusations de corruption.
L'ancien président soudanais fait aussi l'objet de deux mandats d'arrêts émis par la Cour pénale internationale pour "crimes de guerre", "crimes contre l'humanité" et "génocide" au Darfour. Cette province occidentale soudanaise a été le théâtre d'une guerre sanglante entre rebelles et forces loyales au pouvoir de Khartoum. Le conflit, qui a éclaté en 2003, a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.
Après la destitution de Béchir, les procureurs de la CPI ont eux aussi demandé à ce qu'il soit jugé pour les tueries de masse commises au Darfour.
Mais les militaires, qui avaient pris le pouvoir après sa chute, ont refusé de le remettre à la CPI.
Il faut pour cela que les autorités de transition, mises en place en août à la suite d'un accord entre militaires et contestation, ratifient le Statut de Rome -le traité fondateur de la CPI- pour permettre à M. Béchir d'être transféré à La Haye, où siège la cour.