Le plus grand éditeur européen de logiciels, coté à Wall Street, "a volontairement informé les autorités américaines sur l'état actuel" de l'enquête qu'il a diligentée en interne quant aux soupçons de corruption dans sa filiale en Afrique du Sud, selon un communiqué de SAP.
"Des mesures disciplinaires ont été ouvertes à l'encontre de trois collaborateurs de la filiale sud-africaine" qui ont été suspendus, poursuit SAP, confirmant que le ministère américain de la justice et le gendarme américain de la Bourse, la SEC, ont ouvert une enquête.
SAP était sous pression après l'évocation par plusieurs médias d'enveloppes versées à la richissime famille Gupta, très proche du président sud-africain Zuma et soupçonnée d'avoir indûment décroché de juteux marchés publics.
Selon les investigations menées en interne par SAP, des enveloppes pour un total de 94 millions de rands (près de 5,6 millions d'euros) auraient été versées à des entreprises publiques liées aux Gupta afin de s'assurer de contrats avec le groupe de logistique Transnet et la compagnie nationale d'électricité Eskom.
Au total, ces marchés ont rapporté 660 millions de rand à SAP (environ 40 millions d'euros).
"Les soupçons de mauvais comportements (...) ont eu un profond impact sur nos employés, nos client et nos partenaires ainsi que sur le public sud-africain et nous nous excusons intégralement", a déclaré Adaire Fox-Martin, l'une des dirigeantes de SAP, citée dans le communiqué.
La famille Gupta est régulièrement pointée pour son influence présumée sur le président sud-africain Jacob Zuma, entre autres accusé d'avoir favorisé des détournements massifs de fonds publics au profit des Gupta. Il a toujours démenti ces accusations.
Avec AFP