L'Union africaine (UA) réclame depuis plusieurs mois un soutien plus concret des Nations unies à certaines de ses opérations, en particulier à la force conjointe du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) lancée en 2017 et en mal de financement.
La force du G5, mais aussi l'Amisom, déployée par l'UA pour faire barrage aux islamistes shebab en Somalie, ou la Force multinationale mixte (FMM) dans le bassin du lac Tchad, "jouent un rôle majeur", a insisté M. Le Drian devant le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s'achève mardi.
"Mieux adaptées à leur environnement et à la menace, moins onéreuses que les opérations de maintien de la paix de l'ONU", ces opérations africaines "ne disposent toujours pas de financements prévisibles et durables", a regretté le ministre français des Affaires étrangères, pour qui "il est urgent de remédier à cette situation".
"C'est pourquoi la France soutient l'initiative ambitieuse et pragmatique portée par l'Union africaine", a-t-il ajouté.
Cette initiative, qui doit prendre la forme d'un projet de résolution soumis en décembre au Conseil de sécurité, prévoirait notamment que l'ONU puisse prendre en charge 75% du financement des opérations africaines auxquelles elle donnerait son feu vert.
Les 25% restants seraient apportés par les pays membres de l'UA via une contribution obligatoire à un "Fonds pour la paix".
"Nous soutenons cette initiative au Conseil de sécurité et nous comptons bien aboutir à une résolution sur ce sujet avec tous nos partenaires", a expliqué M. Le Drian.
L'initiative, soutenue par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, ne fait toutefois pas l'unanimité.
"Le Conseil de sécurité est divisé, a reconnu lundi Bintou Keita, le numéro deux du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, également présente au Forum de Dakar.
Les Etats-Unis, premier contributeur financier aux Nations unies, y seraient notamment opposés car ils cherchent à réduire le budget des 14 opérations de maintien de la paix dans le monde, qui atteint 6,69 milliards de dollars.
Sept de ces missions sont déployées sur le continent africain, dont les trois plus importantes au Mali, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo (RDC).
Avec AFP