Il s'agit du premier exemple de l'application de la nouvelle charte de Spotify, qui se réserve désormais la possibilité de modifier l'exposition d'un artiste sur sa plateforme en fonction de critères sans rapport avec sa musique.
"Lorsqu'un artiste ou un créateur fait quelque chose de particulièrement nocif ou haineux (par exemple, de la violence envers les enfants ou de la violence sexuelle), cela peut changer la façon dont nous travaillons avec lui ou dont nous le soutenons", explique la plateforme suédoise dans cette charte.
Spotify se défend pourtant de "censurer du contenu en raison de la conduite d'un artiste ou d'un créateur. Mais nous voulons que nos décisions éditoriales -ce que nous choisissons de programmer- reflète nos valeurs."
50 cents a réagi sur Twitter, expliquant que "Spotify a tord" car "ils n'ont pas été condamné de quoi que ce soit".
Concrètement, il sera encore possible aux utilisateurs de la version gratuite de Spotify ainsi qu'aux abonnés au service payant d'accéder aux titres de R. Kelly. Mais ils n'apparaîtront plus dans les playlists générées par la plateforme ainsi que dans les propositions faites par Spotify aux utilisateurs sur la base d'algorithmes.
R. Kelly, de son vrai nom Robert Sylvester Kelly, est accusé depuis plusieurs années d'abus sexuels, même s'il n'a jamais été condamné.
Le chanteur et producteur de 51 ans, auteur du hit "I believe I can fly", avait été inculpé pour pornographie sur mineurs en 2002, mais finalement acquitté en 2008.
Selon une enquête publiée en juillet 2017 par le site d'informations Buzzfeed, le chanteur a aussi été accusé d'avoir des quasi-esclaves sexuelles à ses domiciles de Chicago et Atlanta, même si les allégations publiées, démenties par le chanteur, n'ont débouché sur aucune inculpation.
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Une plainte a par ailleurs été récemment déposée contre lui auprès de la police de Dallas par une femme qui affirme qu'il l'a infectée d'une maladie sexuellement transmissible sans l'avoir prévenue qu'il en était porteur. Une enquête a été ouverte en avril.
Fin avril, le mouvement Time's Up a réclamé que des "enquêtes appropriées" soient menées sur toutes ces accusations. Sur Twitter, le mouvement a salué la décision.
L'organisation née de l'affaire Weinstein a également appelé plusieurs acteurs de l'industrie musicale à "couper les ponts" avec le chanteur.