Dans une introduction à un livre sur le cardinal, reproduite intégralement en une et sur deux pages dans le quotidien Corriere della Sera, le pape salue la capacité du grand théologien milanais à "promouvoir" la collégialité au sein de la communauté des évêques, "tellement souhaitée par le Concile Vatican II" (1962/65).
Ce texte est publié au lendemain d'un discours très remarqué de Jorge Bergoglio dans lequel il demande que l'Eglise fonctionne de manière véritablement collégiale, en écoutant les aspirations des fidèles, à l'occasion des cinquante ans de la création par Paul VI de l'assemblée du synode des évêques. Il intervient aussi à une semaine de la fin du synode sur la famille où progressistes et conservateurs s'affrontent sur plusieurs sujets comme la question des divorcés remariés ou des homosexuels. "L'invitation à se faire proche de ceux qui ont été mis à l'écart a caractérisé le magistère du cardinal Martini", a ainsi relevé le pape dans ce contexte.
Mgr Martini "ne voulait pas faire de concessions à des modes ou à des enquêtes sociologiques", mais était "conscient de la présence dans l'Eglise de tant de sensibilités diverses selon les contextes culturels, qui ne peuvent être prises en compte sans un débat libre et humble". François rend aussi hommage à sa volonté de "désamorcer la charge explosive" des contestations nécessaires dans l'Eglise.
Grand bibliste, le cardinal italien était le préféré des progressistes et préconisait une approche moins légaliste et moins dure vis à vis de ceux qui se sentent exclus de l'Eglise, divorcés, homosexuels notamment. Après la mort de Jean Paul II, au conclave de 2005, il apparaissait comme un des papabili, mais, atteint de la maladie de Parkinson, il avait renoncé à se présenter. A sa place, l'Argentin Jorge Mario Bergoglio avait recueilli un bon nombre de voix. Mais le cardinal de Buenos Aires avait retiré sa candidature face au cardinal Joseph Ratzinger, ancien bras droit de Karol Wojtyla, soutenu par les conservateurs.
Avec AFP