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Le régime syrien accusé d'une nouvelle attaque chimique près de Damas


Le président syrien Bashar al-Assad à Damas, le 12 avril 2017
Le président syrien Bashar al-Assad à Damas, le 12 avril 2017

Au moins 21 cas de suffocation, concernant notamment des enfants, ont été rapportés lundi en Syrie dans une ville de la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée à l'est de Damas, une ONG accusant le régime d'avoir mené une nouvelle attaque chimique.

Neuf civils ont par ailleurs été tués dans des tirs d'obus rebelles sur un quartier de Damas, selon la télévision étatique syrienne.

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le pouvoir de Bachar al-Assad a été accusé à plusieurs reprises par des enquêteurs de l'ONU d'avoir eu recours au gaz de chlore ou au gaz sarin lors d'attaques chimiques parfois meurtrières.

"Après des tirs de roquettes menés par les forces du régime sur le secteur ouest de la ville de Douma, une fumée blanche s'est répandue, causant 21 cas de suffocation", a annoncé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans un hôpital de Douma, des bébés emmitouflés dans des couvertures, portés par un grand frère ou un parent, respirent dans des masques à oxygène, certains en pleurs, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des petites filles, des hommes, tous assis sur des lits d'hôpital, les larmes aux yeux, font la même chose, ne pouvant pas s'empêcher de tousser, selon la même source.

Six enfants et six femmes figurent parmi les blessés, selon l'OSDH.

"Des habitants et des sources médicales évoquent les effets du gaz de chlore, mais l'OSDH ne peut pas confirmer", a précisé à l'AFP le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.

Les patients souffraient "d'irritations des voies respiratoires, de difficultés respiratoires, ils toussaient, avaient des rougissements aux yeux", selon le docteur Bassel, un responsable à l'hôpital de Douma où ils ont été transférés.

"On a constaté qu'ils sentaient comme une odeur d'eau de javel ou de chlore, on leur a enlevé leurs vêtements", a-t-il souligné.

Le 13 janvier, une attaque similaire avait déjà visé la périphérie de Douma, selon l'OSDH, qui rapportait "sept cas de suffocation".

Quelques jours plus tard, le directeur de l'ONG Human Rights Watch (HRW) Kenneth Roth, avait évoqué cette attaque lors d'une conférence de presse à Paris: "Sans surprise, Assad a repris son utilisation d'armes chimiques (...). Du gaz de chlore a été utilisé durant le siège de la Ghouta orientale".

Assiégés depuis 2013 par les forces du régime, les quelque 400.000 habitants de ce fief rebelle vivent déjà une grave crise humanitaire, alors qu'ils subissent au quotidien des pénuries de nourriture et de médicaments.

En avril 2017, une attaque au gaz sarin sur la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) avait fait au moins 80 morts, les enquêteurs de l'ONU accusant le régime d'en être responsable.

Cette attaque avait poussé les Etats-Unis à lancer une attaque sans précédent contre une base aérienne en Syrie.

Le régime syrien avait également été accusé d'avoir répandu du gaz de chlore sur trois localités du nord de la Syrie en 2014 et 2015.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi le Conseil de sécurité à relancer les efforts pour punir les responsables d'attaques chimiques en Syrie, après les veto russes en novembre sur la poursuite des enquêtes internationales.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Avec AFP

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