La trêve exclut les groupes jihadistes Etat islamique (EI) et Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui occupent plus de la moitié du territoire syrien et sont aussi la cible des raids de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
"En accord avec la Russie, le régime syrien concentre ses moyens sur les lignes front où combattent les jihadistes", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Dans les quinze jours ayant précédé la trêve, les avions de combat ont mené quelque 3.000 frappes et attaques aux barils d'explosifs contre les bastions rebelles. Ce nombre est tombé à 325 depuis le 27 février", a-t-il précisé. "A l'inverse, le nombre de frappes contre les fiefs jihadistes est monté en flèche".
Lundi avant l'aube, les avions et les hélicoptères syriens ont frappé des zones contrôlées par l'EI autour de la cité antique de Palmyre (est), où des combats ont fait rage, a indiqué l'ONG en faisant état de six jihadistes tués.
L'EI s'est emparé en mai 2015 de Palmyre inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. "Le régime tente de la reprendre mais les troupes ne peuvent pas progresser rapidement car la zone est exposée et l'EI pourrait facilement y tendre des embuscades", a expliqué M. Abdel Rahmane.
Ailleurs dans le pays en guerre, des accrochages ont opposé l'armée appuyée par des milices à des membres d'Al-Nosra, alliés à des factions rebelles non jihadistes, dans la province côtière de Lattaquié (ouest), selon l'OSDH.
"Il est très difficile de mettre en oeuvre la trêve dans des zones où Al-Nosra et les groupes rebelles se battent ensemble", a souligné M. Abdel Rahmane. "Le régime utilise la présence d'Al-Nosra pour justifier la poursuite des combats".
A Lattaquié, terre de la communauté alaouite du président Bachar al-Assad qui abrite également une base aérienne russe, les pro régime tentent de reprendre Kabbaneh, la dernière colline stratégique contrôlée par les rebelles dans cette province, près de la frontière turque.
Près de Damas, l'armée a bombardé la zone d'al-Marj où Al-Nosra est présent. "Le régime menace d'assiéger Deir al-Assafir et d'autres localités près d'al-Marj, où vivent quelque 2.500 familles", selon l'ONG pour qui les civils continuent de payer un lourd tribut.
Des violations quotidiennes de la trêve ont néanmoins été signalées, alors que de laborieuses négociations entre régime et opposition visant à mettre un terme au conflit ont commencé lundi à Genève sous l'égide de l'ONU.
Selon des communiqués russes, il y a eu plus de 200 violations de la trêve. Les rebelles eux aussi accusent régime et Russes de violations.
Avec AFP