"Un référendum coûte cher et nous sommes à quelques mois des élections législatives (...). Le coût de l’organisation d’un référendum mettrait à contribution la trésorerie de l’Etat pour un montant incompatible avec ma volonté de consacrer nos ressources actuelles aux besoins vitaux de la population", a expliqué le chef de l'Etat dans un discours télévisé mardi soir, à la veille de la 58e fête de l'Indépendance du Bénin.
"La réforme initiée par l’assemblée nationale est importante certes, mais elle ne constitue pas, pour l’heure, un enjeu prioritaire", a-t-il indiqué dans le message.
La réforme constitutionnelle, qui n'avait pas atteint les 4/5ème de la majorité parlementaire requise lors de son étude par l'Assemblée début juillet, devait être renvoyée automatiquement au vote par référendum.
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"J’ai décidé de ne pas user de cette faculté", a toutefois déclaré le président Patrice Talon.
Cette réforme, portée par le président, prévoyait notamment de consacrer l'amélioration de la représentativité des femmes au sein de l'Assemblée nationale, supprimer la peine de mort, instaurer une Cour des Comptes et regrouper toutes les élections.
La question du regroupement des élections, avancée par ses défenseurs pour réduire les coûts, ne faisait toutefois pas consensus, l'opposition redoutant que la durée des mandats soit allongée pour faire coïncider les scrutins.
Non sans regret, Patrice Talon soutient néanmoins que "cette initiative était des plus pertinentes".
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"Je suis convaincu qu’un jour, le sens de l’intérêt national et la raison finiront par l’emporter sur la politique politicienne", a-t-il ajouté dans son discours.
La réforme constitutionnelle a déjà subi plusieurs échecs par l'organisation d’un référendum dans l'histoire du Bénin. D'autre part, experts et politologues craignaient que le vote populaire sur des questions si hétérogènes (peine de mort, élections, droit des femmes,...) ne divise le pays.
Cela aurait davantage ressemblé à un réferendum pour ou contre la politique de Patrice Talon, à la mi-mandat: un pari risqué pour le chef de l'Etat qui subit de plus en plus de critiques, notamment au sein du monde syndical pour sa politique libérale.
Avec AFP