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Tchad: l'opposition n'attend rien de la visite de Macron


Le président français, Emmanuel Macron à Paris, le 16 octobre 2018
Le président français, Emmanuel Macron à Paris, le 16 octobre 2018

Les opposants tchadiens n'attendent rien de la visite ce week-end à N'Djamena du président français Emmanuel Macron, estimant qu'il ne venait que pour soutenir le président Idriss Deby dans la lutte contre le terrorisme.

La visite du président Macron vise à consacrer Deby et le renforcer dans son pouvoir anti-démocratique et dictatorial, caractérisé par la mauvaise gouvernance et la prédation des libertés, selon Saleh Kebzabo, principal opposant, président de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR).

« Nous n'attendons rien de la visite du Macron au Tchad parce qu'il est venu renforcer Deby, le champion de la lutte contre le terrorisme », a ajouté M. Kebzabo. Et de poursuivre : « Ce n'est pas ça qui nourrit les Tchadiens, mais ça renforce le pouvoir de Deby ».

« On n'attend absolument rien de la visite du président Macron au Tchad, parce qu'il ne dira rien à son homologue tchadien sur la situation politique », a également déclaré le secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD, opposition), Mahamat Ahmat Alhabo.

Selon lui, « la France ne s'intéresse qu'aux problèmes sécuritaires, c'est-à-dire comment préserver les intérêts économiques et stratégiques de la France et Deby joue bien ce jeu-là, pour la France, c'est son meilleur allié ».

M. Alhabo estime qu’Emmanuel Macron a choisi son camp conformément à la philosophie globale des autres présidents français qui ont l'habitude d'être en faveur d'un pouvoir très peu recommandable.

Au pouvoir depuis 1991, Idriss Déby est considéré comme un président autoritaire dont les atteintes aux libertés sont régulièrement dénoncées par les ONG nationales internationales de défense des droits de l'Homme.

Le président de la Ligue tchadienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), Midaye Nguerimbaye, a cependant espéré que la lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram ne serve pas de prétexte à oublier la défense de droits humains.

« Nous pensons que le président français arrive chez nous pour dire haut et fort à son interlocuteur que la défense de droits humains doit être respectée et la liberté de manifester autorisée et non pas réprimée par les armes », a-t-il dit.

Emmanuel Macron doit passer le week-end à N'Djamena pour réveillonner avec les soldats français de la force Barkhane et rencontrer le président Déby, allié de la France dans la lutte contre le jihadisme et le terrorisme au Sahel.

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