Cette controverse, sur fond d'accusations de tortures qu'auraient subies des migrants à leur retour à Khartoum, suscite de vives tensions au sein même de la coalition au pouvoir, composée de libéraux, chrétiens-démocrates et nationalistes flamands de la N-VA.
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Une figure de l'Open-VLD (parti libéral flamand), l'ancien chef de la diplomatie belge Karel De Gucht, a estimé vendredi que Theo Francken (N-VA) "ne peut plus rester secrétaire d'Etat à la Migration, il est politiquement, idéologiquement et humainement inapte à cela". Une perspective de démission écartée vendredi matin par le Conseil des ministres.
Au coeur de la polémique: une invitation lancée à la fin de l'été par Theo Francken, coutumier des positionnements clivants, pour que des officiels du régime de Khartoum viennent aider les autorités belges, sur leur sol, à identifier les Soudanais voués à être expulsés car non candidats à l'asile en Belgique. Cette nationalité est très représentée parmi les migrants en errance dans Bruxelles, en transit vers la Grande-Bretagne.
Trois fonctionnaires du ministère soudanais de l'Intérieur ont effectivement passé quelques jours en Belgique en septembre, visitant leurs ressortissants dans des centres fermés avant de délivrer leur feu vert à l'expulsion. Le gouvernement a alors été accusé par l'opposition de "collaborer avec une dictature".
La controverse a rebondi cette semaine avec la publication dans la presse de témoignages --compilées par une ONG libérale-- faisant état d'arrestations et de violences subies par plusieurs jeunes Soudanais à leur atterrissage, peu après la visite de cette "mission d'identification".
Jeudi, devant les députés, le Premier ministre Charles Michel a décrété la suspension des expulsions vers le Soudan le temps qu'"une enquête indépendante", avec l'aide de l'ONU, fasse "la clarté" sur ces accusations.
Il avait dans un premier temps évoqué un moratoire "en tout cas jusqu'à la fin du janvier", ce que Theo Francken avait qualifié jeudi d'"absurde" puisqu'aucun nouveau rapatriement n'était programmé avant cela.
"Je me suis excusé", a écrit le secrétaire d'Etat vendredi sur son compte Twitter, s'y reprenant à deux fois.
Dans un premier tweet, il avait simplement reconnu avec réagi "avec émotion" sur ce dossier qui lui tient à coeur, ajoutant: "j'apprécie le travail avec le Premier ministre. Cela restera ainsi. Maintenant continuons à oeuvrer à des solutions".
Avec AFP