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Timide rapprochement entre les deux principaux protagonistes en Libye


Le maréchal libyen Khalifa Haftar, chef des forces armées des autorités parallèles basées dans l'est du pays, lors d’une conférence de presse à Amman, Jordanie, 24 août 2015.
Le maréchal libyen Khalifa Haftar, chef des forces armées des autorités parallèles basées dans l'est du pays, lors d’une conférence de presse à Amman, Jordanie, 24 août 2015.

Après plus d'un an de blocage politique, les deux principaux protagonistes en Libye ont opéré un timide rapprochement en s'accordant sur la nécessité de sortir le pays du chaos sans pour autant déterminer les moyens d'y mettre fin.

Mardi et pour la première fois depuis janvier 2016, Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par l'ONU et l'Occident, et le maréchal Khalifa Haftar, chef des forces armées des autorités parallèles basées dans l'est du pays, se sont rencontrés aux Emirats arabes unis.

Le GNA, mis en place aux termes d'un accord négocié sous l'égide de l'ONU, s'est installé en mars 2016 à Tripoli mais son autorité est contesté par le maréchal Haftar, l'homme fort de l'est du pays où se trouvent les principaux terminaux pétroliers libyens.

La rencontre de MM. Sarraj et Haftar en 2016 n'avait pas permis un dégel, alors que le pays reste englué dans une interminable crise de transition, victime d'une insécurité persistante, d'une économie en lambeaux et de rivalités politiques, six ans après la révolte ayant mis fin à la dictature de Mouammar Kadhafi.

Celle de mardi à Abou Dhabi a été présentée comme un pas positif mais le chemin pour une solution reste loin.

Dans deux communiqués distincts publiés mercredi, les deux hommes ont souligné la nécessité de régler la crise économique et politique et "d'unifier les efforts pour lutter contre le terrorisme et mettre fin aux souffrances des Libyens".

Cependant la question de la formation d'une armée libyenne unifiée semble toujours diviser les deux camps.

- Désaccord sur une armée -

M. Sarraj, dans son communiqué, affirme s'être mis d'accord avec le maréchal Haftar afin de "mettre en place une stratégie (...) pour former une armée libyenne unifiée" sous "une autorité civile".

En revanche dans le communiqué de l'autre camp il est écrit que l'accent a été mis sur la nécessité "de permettre à l'institution militaire (loyale à Haftar) d'assurer pleinement son rôle dans la lutte contre le terrorisme".

Le maréchal Haftar a fait de la lutte antiterroriste son cheval de bataille. Ses forces combattent les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda ainsi que d'autres groupes rivaux notamment ceux originaires de la ville de Misrata (ouest).

Accusé de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye, le maréchal Haftar, qui dirige l'Armée nationale libyenne (autoproclamée), est appuyé par un Parlement élu établi dans l'est du pays. Il est soutenu aussi par des pays comme les Emirats ou l'Egypte.

Ce Parlement a refusé de donner sa confiance au GNA qui ne prévoit aucun rôle pour M. Haftar, même si les forces de ce dernier contrôlent une grande partie de l'Est.

Dans leurs communiqués, MM. Haftar et Sarraj ont indiqué s'être mis d'accord sur la fin des violences dans le sud du pays où des affrontements opposent les deux camps autour d'une base aérienne proche de la ville de Sebha.

Des médias libyens ont pour leur part évoqué mercredi une possible nouvelle rencontre entre les deux dirigeants libyens, mais des sources des deux camps, interrogées par l'AFP, n'étaient pas en mesure de confirmer une telle rencontre.

- 'Optimisme' -

Même si aucune mesure concrète n'a été annoncée par les deux protagonistes, des diplomates et observateurs qualifient de pas positif la rencontre d'Abou Dhabi, après l'échec d'un précédent rendez-vous en février au Caire.

Outre les Emirats, l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte ont joué un rôle dans le "rapprochement des points de vues" entre MM. Haftar et Sarraj, selon le communiqué du GNA.

Les Emirats se sont dits "optimistes". La rencontre mardi à Abou Dhabi suscite de "l'optimisme quant à une solution politique" en Libye, a souligné le ministère des Affaires étrangères des Emirats. "C'est un pas important dans le processus politique".

Le GNA est par ailleurs contesté par plusieurs milices de l'ouest du pays qui font la loi, et dont la plupart sont hostiles au maréchal Haftar.

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