A l’approche de l’élection présidentielle du 25 avril prochain au Togo, six organisations de la société civile partenaires de l’ONG CCFD-Terre Solidaire ont publié un rapport intitulé : « Démocratie à double vitesse, ambivalence d’un pouvoir qui tergiverse ». Ce document dresse un bilan mitigé des dix ans de pouvoir du président Faure Essozimna Gnassingbé, explique Bruno Angsthelm, chargé de mission Afrique au CCFD-Terre Solidaire.
« La vie politique togolaise est vraiment très, très polarisée, dans un affrontement vraiment très ancien entre une opposition dite radicale et le parti au pouvoir », déclare M. Angsthelm. « La société civile n’échappe pas à cette polarité, et donc ces associations ont voulu faire un bilan si possible objectif », de l’état du pays sur tous les plans : politique, élections, justice, droits humains, économiques et sociaux.
« Il y a des éléments positifs puisque le pouvoir a pris conscience en 2007 que sa réélection n’était pas garantie », a poursuivi M. Angsthelm.
L’administration Gnassingbé a mis en place une stratégie d’ouverture, et l’on a pu constater des progrès du côté du smic, des protections sociales, des zones franches ou encore de la modernisation de l’administration.
Néanmoins, les Togolais qui avaient adhéré au discours réformateur ont été déçus sur un point crucial, ajoute le responsable du CCFD-Terre Solidaire : l’alternance du pouvoir. « Sur le plan politique, sur le plan politicien, il y a des blocages réels d’un régime qui, quelque part, met en place des stratégies élaborées de refus de l’alternance ».
Faure Gnassingbé est le fils de l'ancien chef de l'Etat, Étienne Eyadéma Gnassingbé, dit Gnassingbé Eyadema, décédé en 2005 à bord de l'avion présidentiel qui l'évacuait pour des soins vers la France. Il avait occupé durant 38 ans, de 1967 à sa mort, le poste de président de la République togolaise.