Dans le village d’Atitsohoé dans la préfecture de Haho, à 115 km de la capitale du Togo, les habitants ne jurent que par la culture du soja. Pour Togbui Djaka Komi Woglo II, le chef du village, leur vie a changé avec l’adoption de la culture du soja.
"Avant que nous ne fassions la culture du soja, je peux vous affirmer que la vie était un peu dure pour nous. Mais depuis que nous cultivons le soja, on note une vraie différence. A Atitsohoé, nombreux sont ceux qui ont fait des réalisations ces deux dernières années avec le soja : construire une maison, mettre les enfants à l’école, acheter une moto et bien d’autres choses encore", fait-il savoir.
Malgré la pluviométrie qui peut poser quelques fois des problèmes, l’espoir d’une production plus grande anime beaucoup de sojaculteurs avec le soutien du Mécanisme incitatif de la finance agricole (MIFA), une structure mise en place par le Gouvernement pour soutenir le secteur agricole.
Selon Aristide Agbossoumonde, le directeur général du MIFA, la filière soja est l’une des filières porteuses du pays. L’une des préoccupations est le financement des producteurs. C’est ainsi que l’année dernière le MIFA a injecté plus de 7 milliards de francs CFA dans la filière en s’appuyant essentiellement sur les agrégateurs. "Pour cette campagne-ci, nous sommes en train d’évaluer les besoins avec les agrégateurs pour que ces derniers puissent nous dire réellement leur besoin en collecte", dit-il.
Bèrè Aklesso, agrégateur travaillant avec une centaine de coopératives de sojaculteurs, témoigne de l’apport du MIFA dans le développement de la culture du soja. "Il faut dire qu’en 2020, nous n’avons distribué que 5 tonnes de semences. En 2022, avec l’aide du MIFA, nous avons reçu 30 tonnes de semences et nous-mêmes, avec nos propres moyens, nous avons acheté 12 tonnes de semences, le tout équivaut à 900 ha de surface emblavée. On attend environ 1800 tonnes de soja", renseigne-t-il.
Ces milliers de tonnes de soja viendront rejoindre celles de l’ensemble du pays pour être transformées sur place dans une usine d’une capacité annuelle de 250 000 tonnes nouvellement construite sur la plateforme industrielle PIA, au Nord de Lomé.
Idiola Sanda, administrateur général de l’autorité de coordination de la PIA, donne plus de précisions : "Il y aura deux unités. Il y a celle qui va transformer le soja conventionnel et la deuxième unité va transformer le soja bio. C’est une grande chance pour le Togo parce qu’à partir de maintenant, le soja que nous produisons et qui est très bien apprécié sur le plan international, nous allons le transformer sur place. Ça répond à la vision qui est de créer de l’emploi et de créer la richesse au pays."
Les premières bouteilles d’huile de soja et les produits dérivés comme les tourteaux, les biscuits, les chocolats, la farine de soja sont attendus au dernier trimestre de cette année.