Déjà onze buts en dix matches avec Tottenham, quatre en quatre rencontres avec l'équipe d'Angleterre, l'attaquant de 24 ans impressionne depuis le début de la saison.
Et forcément, les louanges suivent, les comparaisons avec Messi et Ronaldo aussi: sa moisson de 13 buts en septembre égale ainsi les meilleurs mois des deux Ballons d'Or.
Pas étonnant dès lors que son entraîneur Mauricio Pochettino le trouve "fantastique". "Je suis amoureux", a même déclaré l'Argentin. Pep Guardiola a d'ailleurs apposé le label "équipe d'Harry Kane" sur Tottenham, comme si tout dépendait de l'Anglais.
Idem pour Gareth Southgate, qui ne voit "pas de meilleur finisseur en ce moment". Le sélectionneur apprécie lui la volonté du buteur de "devenir le meilleur joueur du monde".
"Je vois que je suis proche de ces joueurs (Messi et Ronaldo), c'est une motivation pour me rapprocher encore plus, pour franchir le prochain pas", racontait le joueur le mois dernier.
Car il en est encore loin. Si les statistiques et les félicitations fleurissent, elles cachent pourtant un bilan assez modeste (ou peut-être en trompe-l'oeil) sur la scène européenne. La saison passée, Kane, avec sa blessure à une cheville et ses deux buts en trois matches, n'avait pas réussi à sortir Tottenham de la phase de groupes.
- 'Peu d'expérience' -
Cette année part évidemment sur de meilleures bases pour Kane et les "Spurs" avec déjà deux victoires, mais le Londonien a marqué un doublé contre Dortmund (3-1) et surtout un triplé contre le modeste Apoel Nicosie (3-0). En championnat, il a réussi trois doublés contre des équipes de dernière partie de tableau et est donc resté muet cinq journées sur huit.
Alors, forcément, Kane et Tottenham auront des choses à prouver à Santiago Bernabeu, contre le double champion d'Europe en titre. "C'est sûr que ce sera un test. On affronte la meilleure équipe du monde", expliquait Pochettino la semaine dernière à la radio espagnole COPE. "Nous sommes une jeune équipe, avec beaucoup d'internationaux mais peu d'expérience de ce genre de match."
Mais que manque-t-il à Tottenham et Kane pour devenir une grande équipe et un grand joueur? La régularité. Et, si l'on en croit la performance du N.9 contre le 19e de Premier League samedi, l'attaquant en est encore loin, tellement il a vendangé face à Bournemouth (1-0).
-'Fondamental pour Tottenham'-
A la différence de Ronaldo, laissé parfois au repos en championnat, Kane enchaîne les matches. S'il y récolte de la fatigue, il y trouvera peut-être la constance qui lui manque pour vraiment mériter la comparaison avec Messi et Ronaldo.
"Dans les dix prochaines années, il sera l'un des meilleurs du monde en raison de sa qualité et de sa détermination", veut croire Pochettino.
Et le Real semble être de son avis. Selon Marca, le club "merengue" serait toujours à la recherche d'un remplaçant à Alvaro Morata, parti vers Chelsea. Si les champions d'Europe ont raté Kylian Mbappé, ils auraient désormais fait de l'Anglais leur cible N.1.
"Je ne sais pas de quoi sera fait son futur mais au présent, avec ce qu'il fait, c'est un joueur fondamental pour Tottenham", a commenté Zinédine Zidane lundi. "Il est très bon à tous les niveaux. Ce qu'il fait, il le fait toujours en direction de la cage. Ce n'est pas un joueur arrêté, il prend toujours l'espace, il prend de la vitesse. C'est un joueur complet. On ne dirait pas, mais au final, c'est le cas."
A Kane de montrer qu'il vise toujours juste, même sur le toit de l'Europe.
Avec AFP