"Je condamne cette entreprise de déstabilisation du pays au moment où nous mettons tout en oeuvre pour dialoguer et ramener la paix", a déclaré vendredi à Bangui le président, lors d'une conférence de presse où il a fait le point sur la situation sécuritaire du pays, embourbé dans un conflit meurtrier depuis 2013.
Cette déclaration intervient alors que des éléments armés rassemblés à Kaga Bandoro, dans le centre du pays, menacent de marcher sur Bangui, à 300 km plus au sud.
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"L'option de descendre sur Bangui n'est pas exclue", a déclaré jeudi à l'AFP Aboubakar Sidik Ali, chargé de communication du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l'un des principaux groupes armés qui sévissent dans le pays.
Le groupe, issu de l'ex-rébellion musulmane Séléka, affirme mobiliser à la suite de l'opération lancée par les Casques bleus de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) contre les milices qui contrôlent le PK5, quartier musulman de Bangui qui est aussi le poumon économique de la capitale.
"Monsieur Abdoulaye Hissène se lance dans une attitude guerrière et irresponsable accompagnée de mercenaires étrangers", a dénoncé le président centrafricain, estimant que pour le moment, ce chef d'une faction du FPRC "ne trouve pas l'adhésion recherchée" auprès des autres groupes armés.
Pour M. Touadéra estime, ces derniers "veulent la paix à travers le processus en cours sous l'égide de l'Union africaine".
L'UA promeut une feuille de route pour la paix en Centrafrique, dans le cadre de laquelle un groupe de facilitateurs ont rencontrés ces dernières semaines la quinzaine de groupes armés qui sèment la violence en provinces.
Le président a également annoncé la projection à l'intérieur du pays "dans les jours à venir", d'unités des forces armées centrafricaines (FACA), au côté de la Minusca.
L'Etat n'a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national, tandis que les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l'or et du bétail dans ce pays qui est un des plus pauvres du monde.
Avec AFP