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TPIR : mission accomplie selon le procureur en chef Hassan Jallow à Voa Afrique


Hassan Jallow, le procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda lors d'une rencontre avec les victimes à La Haye, au Pays-Bas, 6 octobre 2006.
Hassan Jallow, le procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda lors d'une rencontre avec les victimes à La Haye, au Pays-Bas, 6 octobre 2006.

Hassan Boubacar Jallow, procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a déclaré, dans une interview exclusive à VOA Afrique, que cette institution judiciaire qui a formellement fermé ses portes jeudi 31 décembre 2015, a accompli sa mission même s’il reste beaucoup à faire.

Le haut-magistrat du TPIR se fonde sur le satisfecit du Conseil de sécurité (dans sa résolution sur la fermeture de la cour) pour dresser un bilan positif de ce tribunal dont il a été le procureur en chef depuis 2003.

"Nous avons inculpé 93 personnes qui étaient les responsables du génocide au Rwanda. Nous avons réussi aussi à arrêter tous les inculpés sauf huit qui restent encore au large. Nous avons jugé aussi beaucoup parmi ceux qui ont été arrêtés sauf ceux dont les dossiers ont été référés au Rwanda", énumère M. Jallow.

Le TPIR a, après les procès à Arusha, jugé une soixantaine de personnes coupables de crime de génocide et de crime contre l’humanité.

Hassan Boubacar Jallow joint par Eddy Isango
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Il y a parmi les condamnés le chef du gouvernement, les membres du gouvernement, les chefs miliaires, les chefs de l’administration et les chefs des partis politiques en ce moment-là au Rwanda, précise M. Jallow.

Le procureur en chef du TPIR indique que dans sa résolution sur la fermeture du tribunal spécial, le conseil de sécurité s'est dit satisfait que le tribunal ait réussi à assurer la culpabilité des responsables du génocide.

"Nous avons aussi contribué dans le développement, dans le droit pénal international, aussi dans la réconciliation et la paix au Rwanda. Nous avons fait beaucoup de travail et il reste des choses à compléter encore", souligne-t-il.

Parmi les choses que le TPIR n’a pas accomplies, M. Jallow rappelle qu’il y a encore huit personnes inculpées qui ne sont pas encore arrêtées.

"Il faut que tous les pays membres des Nations unies donnent priorité à l’arrestation de ces inculpés. Leurs dossiers sont déjà référés au Rwanda et au mécanisme international pénal pour les juger et qu’ils soient arrêtés", soutient le haut magistrat.

M. Jallow révèle aussi qu’il y a aussi beaucoup d’autres personnes soupçonnées de participation dans le génocide que le TPIR n’a pas inculpées.

Ces personnes "restent en dehors du Rwanda dans d’autres pays, Il y a une obligation juridique sur ces pays de les extrader au Rwanda ou de les amener devant une juridiction dans les pays où elles vivent", indique-t-il.

Quant aux critiques dont le TPIR a souvent fait l’objet comme celui de n’avoir pas été trop regardant sur les personnalités du régime en place à Kigali, M. Jallow rappelle le cas du procès de quatre militaires accusés dans l’assassinat des évêques au Rwanda.

Ces quatre militaires rwandais, ont selon lui, été jugés et condamnés par les institutions judiciaires rwandaises, à l’instigation du TPIR.

"Nous ne pouvons malheureusement pas jugé tout le monde", déplore le haut magistrat.

M. Jallow explique que le TPIR n'avait pour mission que de juger les responsables du génocide au Rwanda et non d’indemniser les victimes, tâche qui revient à la communauté internationale qui le critique.

Le TPIR était un tribunal extraordinaire comme celui de la Yougoslavie et non permanent. Il devait un jour fermer ses portes et laisser la tâche aux institutions judiciaires du Rwanda et au mécanisme pénal international.

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