"Nous faisons tout notre possible dans le cadre des moyens économiques et sécuritaires qui sont les nôtres", a-t-il déclaré à l'occasion d'une visite officielle à Vienne où il a rencontré le chancelier Sebastian Kurz et le président Alexander Van der Bellen.
"Nous sommes prêts à travailler avec toutes les parties, que ce soit à l'échelle internationale ou à l'échelle libyenne", a ajouté M. Sarraj, alors que de vastes pans du territoire libyen échappent au contrôle de son administration.
La Libye est régulièrement critiquée par le HCR et par des ONG pour les conditions humanitaires qui règnent dans les camps où sont placés les migrants interceptés en mer alors qu'ils tentaient de gagner l'Europe.
"Bien sûr que la situation n'est pas idéale dans ces camps, qu'il y a beaucoup de défis, beaucoup de problèmes. Mais il faut garder à l'esprit qu'il y a plus de 800.000 migrants illégaux en Libye, mais pas plus de 20.000 dans des camps", a souligné le Premier ministre.
"Le problème doit être pris à la racine en renforçant la coopération avec les pays d'origine" de ces migrants, via notamment des accords de retour, a-t-il estimé.
M. Kurz, un tenant de la ligne dure sur l'immigration, a assuré que l'Autriche soutiendrai la Libye afin qu'elle ne soit "plus un pays de transit" pour les migrants.
"Nous avons un intérêt fondamental à ce que la sécurité, la stabilité et le développement de la Libye soient assurés", a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de lutter "contre l'(organisation) Etat islamique" et contre "les trafiquants d'êtres humains".
M. Kurz a exprimé sa "profonde gratitude" pour le travail des gardes-côtes libyens "qui ont réussi à sauver 20.000 personnes (en mer, ndlr) et à les ramener" en Libye.
M. Van der Bellen a toutefois estimé que "dans les conditions actuelles, les réfugiés ne devraient pas être envoyés (dans de tels camps)". "Mais ce n'est que mon opinion personnelle", a précisé le chef de l'Etat autrichien.
Dans une interview à l'agence autrichienne APA, M. Sarraj a jugé "inacceptables" les critiques européennes envers la Libye en matière migratoire.
"Nous appelons les pays qui se soucient des migrants dans les camps à nous aider directement, soit en les prenant chez eux, soit en nous aidant à les renvoyer dans leurs pays", a-t-il martelé.
Avec AFP