Fazal Abbas, un quinquagénaire chiite, avait fui le Pakistan en 2004 après avoir été inculpé pour blasphème, un crime passible de la peine de mort dans la République islamique.
Il était revenu au début de l'année pour se défendre et avait obtenu une liberté conditionnelle, a précisé un officier de police, Saeed Hanjra.
Les trois femmes, âgées d'une vingtaine d'années, sont entrées mercredi dans le domicile de la victime, dans un village proche de Sialkot, dans la province du Pendjab.
Selon l'oncle de la victime, Azhar Hussain Shamsi, la famille connaissait l'auteur présumée des tirs mortels, Afshan, enseignante dans une école coranique liée au groupe extrémiste anti-chiite Lashkar-e-Jhangvi.
"Elle s'est rendue aux cabinets pour retirer son arme de son sac à main, et à son retour elle a tiré sur Fazal à bout portant," a indiqué M. Shamsi.
Selon lui, la victime a été accusée de blasphème sans autre raison que son appartenance à la minorité chiite, qui représente environ un cinquième des 200 millions d'habitants du Pakistan.
Un autre policier, confirmant l'incident, a indiqué que les trois femmes étaient en détention provisoire.
Ce meurtre intervient dans la foulée d'une campagne du gouvernement contre le blasphème, un sujet particulièrement sensible au Pakistan, où de simples accusations ont coûté la vie à des dizaines de personnes depuis 1990.
La semaine passée, des centaines de personnes ont attaqué et tué un étudiant en journalisme, Mashal Khan, connu pour avoir des idées libérales, et mis en cause par la direction de l'université pour blasphème selon d'autres étudiants.
Avec AFP