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Trois passeurs devant la justice après une traversée mortelle en Allemagne


Le drapeau allemand à la Chancellerie, Berlin, le 27 octobre 2013.
Le drapeau allemand à la Chancellerie, Berlin, le 27 octobre 2013.

Trois passeurs présumés, originaires de Syrie, comparaissent devant un tribunal allemand pour avoir participé à l'organisation d'une traversée en Méditerranée durant laquelle treize migrants avaient péri noyés en septembre 2015.

Les trois hommes de 24, 27 et 34 ans, originaires d'Alep, deuxième ville de Syrie, sont jugés par le tribunal de Traunstein, en Bavière (sud-ouest) car l'un d'eux vivait dans la ville voisine de Burghausen, à la frontière germano-autrichienne, lors de son interpellation en 2016.

L'accusation soupçonne les deux principaux accusés, âgés de 27 et 34 ans, d'appartenir à un réseau de passeurs international.

Entre juin et novembre 2015, ils auraient participé à l'organisation de six traversées à l'aide de bateaux gonflables sur la mer Méditerranée, entre Izmir, sur la côté turque, et la Grèce. L'un des trajets, en septembre 2015, a tourné au drame: l'embarcation, qui transportait au moins 46 personnes, avait percuté un cargo et 13 réfugiés avaient péri noyés.

A l'époque, des centaines de milliers de migrants risquaient la périlleuse traversée pour rejoindre les îles grecques de la mer Egée, portes d'entrée dans l'Union européenne. Le 2 septembre 2015, le monde s'était ému de la mort du petit Aylan, un enfant syrien dont le corps avait été retrouvé sur une plage turque.

L'accusé de 24 ans, dont la responsabilité semble davantage secondaire, est soupçonné d'avoir pris les commandes du bateau qui a sombré et n'aurait de ce fait pas été obligé de payer les deux autres accusés pour pouvoir embarquer.

Selon la justice allemande, chaque migrant devait verser 1.000 euros pour pouvoir embarquer.

Au début du procès mardi matin, l'un des accusés a fait des aveux partiels, indiquant au tribunal qu'il n'avait fait que recruter pour le compte des organisateurs du réseau des candidats à l'asile. Il a également assuré n'avoir perçu que 100 euros par réfugié, rapporte l'agence de presse Dpa.

Il a en revanche indiqué ne pas avoir recruté les 13 personnes mortes noyées et n'était présent dans aucun des voyages, a-t-il fait valoir, expliquant qu'il avait financé son départ vers l'Europe grâce à son activité de passeur.

Ils encourent au maximum 15 ans de prison. Le jugement doit être rendu le 11 août, selon Dpa.

Depuis 2015, l'Allemagne a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile, pour beaucoup des Syriens, des Irakiens ou des Afghans fuyant conflits et persécutions.

Avec AFP

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