Les deux premiers cas de poliomyélite avaient été enregistrés en août, marquant un important revers pour le Nigeria, qui espérait être certifié exempt de la maladie en 2017.
"Un troisième enfant a été paralysé par le poliovirus sauvage de type 1 (WPV1) dans l'Etat de Borno", écrit l'OMS dans un communiqué.
"Tous les cas sont liés au même foyer de l'épidémie", ajoute l'OMS, soulignant que "de nouveaux cas sont à attendre, notamment parce que la surveillance de la maladie a été renforcée et que des études de recherches de cas sont en cours".
Les trois cas semblent venir d'un foyer qui circule dans le nord-est depuis plusieurs années, a expliqué Stephanie Mucznik, porte-parole du Rotary International, une organisation humanitaire qui travaille en collaboration avec le gouvernement nigérian et qui est particulièrement engagée dans la lutte contre la polio dans le monde.
Mme Mucznik a précisé que ce dernier cas était celui d'un garçon de 2 ans, paralysé depuis le 6 août dans le district de Monguno. "Les souches génétiques prélevées sur virus suggèrent qu'il est proche du virus WPV1 détecté dans le Borno en 2011, ce qui veut dire que le poliovirus était en circulation depuis cette époque sans avoir été détecté".
La poliomyélite, causée par un virus qui prolifère dans des conditions sanitaires précaires, détruit le système nerveux, pouvant entraîner la paralysie et la mort. Il n'existe pas de traitement curatif. Seul le vaccin permet d'éviter la maladie.
En octobre 2015, le président nigérian Muhammadu Buhari s'était engagé à poursuivre les efforts pour éradiquer la polio, alors que la campagne sanitaire a commencé en 1998.
A la mi-août, le gouvernement nigérian a lancé un plan de vaccination d'urgence, notamment dans les Etats du nord-est, particulièrement vulnérables avec l'insurrection du groupe islamiste Boko Haram.
Bien que l'armée ait récupéré le contrôle d'une partie du territoire nigérian, la majorité de l'Etat du Borno est encore inaccessible à l'aide humanitaire.
Boko Haram a fait plus de 20.000 morts et 2.6 millions de déplacés. Selon l'Unicef, 50.000 enfants risquent de mourir de faim d'ici à la fin de l'année.
Avec AFP