"Je pense vraiment que je serais rentré là-dedans même sans arme, et je pense que la plupart des gens ici aurait fait pareil", a affirmé le président américain, qui s'est entretenu de la sécurité dans les écoles avec les gouverneurs des 50 Etats fédérés à la Maison Blanche.
"Ce qu'il a voulu dire, c'est qu'il aurait agi en leader et aurait cherché à faire acte de courage", a insisté sa porte-parole Sarah Sanders.
Le président Trump en a profité pour réitérer ses critiques contre les agents du shérif dans le lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland qui ne sont pas intervenus alors que Nikolas Cruz tuait 17 personnes le 14 février grâce à son fusil d'assaut AR-15.
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"Ce ne sont pas exactement des décorés de la Médaille d'honneur. La manière dont ils ont agi était franchement dégoûtante", a-t-il déclaré, avant de marteler: "La manière dont ils ont agi est une honte".
Ses propos visaient notamment Scot Peterson, déjà cité nommément par le président. Cet agent, qui a démissionné après sa suspension sans rémunération, a réagi pour la première fois lundi.
"Les accusations qui font de M. Peterson un lâche et qui assurent que sa prestation, vu les circonstances, ne respecte pas le niveau attendu des agents de police sont fausses", a assuré son avocat dans un communiqué.
Lors de sa réunion, le milliardaire a également insisté sur sa volonté de prévenir d'autres drames de ce genre. Pour cela, il entend interdire les "bump stocks", ce dispositif notamment utilisé par Stephen Paddock lors de la fusillade de Las Vegas (58 morts) qui transforme des fusils semi-automatiques en armes automatiques.
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"On va en finir avec les 'bump stocks'. Je vais en finir moi-même, et je m'en fiche que le Congrès le fasse ou pas".
Le locataire de la Maison Blanche s'était déjà prononcé en faveur de cette mesure la semaine dernière, en plus de l'amélioration des contrôles d'antécédents et du relèvement de l'âge légal pour acheter des armes (souvent disponibles à la vente à un plus jeune âge que l'alcool).
Ces annonces marquaient une divergence notable avec les propositions de la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes dont il est proche.
'Grand fan de la NRA'
Le président a cependant réaffirmé très clairement ses liens avec la NRA en expliquant avoir déjeuné dimanche avec son dirigeant Wayne LaPierre.
"Il n'y a pas plus grand fan du deuxième amendement (qui garantit aux Américains le droit de posséder des armes, ndlr) et de la NRA que moi. Ces gens-là sont géniaux", a-t-il affirmé.
"Tout le monde est d'accord (...) pour faire ce qu'on peut pour protéger les enfants américains", a pour sa part déclaré Mme Sanders, assurant que le président écoutait tous les points de vue sur le sujet.
Elle a fait état d'une rencontre prévue mercredi entre le président Trump et des parlementaires démocrates et républicains.
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"Mes amis républicains font face à un choix simple: faire quelque chose de concret sur les armes, ou faire plaisir à la NRA. Faire les deux est impossible", a estimé le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.
"Je ne pense pas qu'on ait besoin de lois plus restrictives sur les armes, je pense qu'on a besoin d'être plus strict avec les idiots", a pour sa part lancé John Kennedy, un sénateur républicain représentant la Louisiane.
Pour l'instant, les leaders républicains au Congrès, Paul Ryan et Mitch McConnell, sont restés en retrait sur le sujet, mais de part et d'autre de l'échiquier politique, comme dans la société civile, des voix se sont élevées pour réclamer une réglementation plus stricte sur les ventes d'armes.
Un grand rassemblement est ainsi prévu le 24 mars à Washington pour mettre la pression sur les responsables politiques.
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Mais cette manifestation sera-t-elle suivie d'effet? La question reste en suspens alors que 70% des Américains sont en faveur d'un durcissement de la législation, selon un récent sondage de CNN.
Toujours à Washington, des survivants de la fusillade de Floride ont rencontré lundi la cheffe de la minorité démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et d'autres parlementaires.
A Parkland, les enseignants et le personnel du lycée sont revenu lundi dans l'établissement endeuillé, afin de préparer le retour des élèves mercredi.
Avec AFP