"Je suis prêt à le faire (...) J'aimerais vraiment le faire", a déclaré le président américain lors d'un échange impromptu avec des journalistes à la Maison Blanche à quelques heures de son départ pour la Suisse, où il doit participer au Forum économique mondial de Davos.
"Je le ferais sous serment, absolument", a-t-il ajouté, réaffirmant une nouvelle fois qu'il n'y avait selon lui eu "aucune collusion". Mais, a-t-il également dit, qu'une telle rencontre avec le procureur spécial dépendra des conseils de ses avocats.
Si l'ingérence de Moscou dans les élections - notamment sous forme de piratages informatiques ou de diffusion de fausses informations - ne fait pas de doute aux yeux des services de renseignement, M. Mueller enquête sur une éventuelle collusion entre l'équipe de M. Trump et Moscou.
Le procureur spécial, qui fut patron du FBI de 2001 à 2013, a récemment inculpé plusieurs proches de M. Trump, parmi lesquels le général Michael Flynn, qui fut son conseiller à la sécurité nationale. Ce dernier a plaidé coupable d'avoir menti au FBI et a accepté de coopérer avec la justice.
Au-delà de la collusion avec Moscou, M. Mueller tente aussi de déterminer si le président américain s'est rendu coupable d'entrave à la justice.
Les investigations se concentrent en particulier sur les conditions dans lesquelles il a limogé en mai le directeur du FBI James Comey. Selon ce dernier, qui a témoigné sous serment devant le Sénat, le président lui a personnellement demandé, lors d'un entretien dans le Bureau ovale, d'enterrer l'enquête sur M. Flynn.
Début janvier, M. Trump avait jugé "improbable" qu'il y ait un entretien avec le procureur spécial.
'Deux ou trois semaines'
Interrogé sur le calendrier d'une telle audition, il a évoqué, en termes vagues, une possible échéance d'ici "deux ou trois semaines".
Pense-t-il que le procureur spécial sera "juste" avec lui ?
"Nous verrons (...) J'espère", a-t-il ajouté, avant de marteler une nouvelle fois qu'il n'avait rien à se reprocher. "Il n'y a pas eu la moindre collusion. Il n'y a pas eu la moindre obstruction", a-t-il ajouté.
Le ministre de la Justice, Jeff Sessions, a été interrogé la semaine dernière par les services de M. Mueller dans cette enquête. C'est la première fois connue qu'un membre du gouvernement de M. Trump est questionné dans le cadre de ces investigations ultra-sensibles.
Lors d'une audition publique au Sénat en juin 2017, M. Sessions avait qualifié de "mensonge détestable" l'idée qu'il aurait pu être de connivence avec le gouvernement russe.
Mais il avait également suscité la frustration des sénateurs de la commission du Renseignement, en se réfugiant souvent derrière la prérogative lui permettant de conserver la confidentialité de ses discussions avec le président.
Proche fidèle de Donald Trump, Jeff Sessions s'est récusé dans l'enquête sur la Russie qui continue à empoisonner la présidence.
Mais certains le soupçonnent d'avoir continué en coulisse à tirer des ficelles, notamment en recommandant le renvoi en mai 2017 par M. Trump du chef du FBI, James Comey.
Avec AFP