Joe Biden est devenu mercredi le 46e président des États-Unis après avoir été assermenté par le juge John Roberts, président de la Cour suprême lors d'une cérémonie au Capitole à Washington.
M. Biden, 78 ans, devient la personne la plus âgée à avoir prêté serment, battant un record établi par Ronald Reagan lorsqu'il a prêté serment à l'âge 69 ans en 1981.
La colistière de M. Biden, Kamala Harris, 56 ans, est désormais la première femme à occuper le poste de vice-présidente. Et la première Afro-Américaine.
S'il a finalement souhaité bonne chance à son successeur dans un message vidéo, M. Trump l'a jamais félicité et - fait sans précédent depuis 150 ans - boudera sa cérémonie d'investiture à Washington.
Les anciens présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton étaient aux premières loges lors de ce moment fort de la démocratie américaine sous un dispositif de très haute sécurité qui rend la capitale fédérale américaine méconnaissable.
La journée restera à jamais dans les livres d'histoire en particulier en raison de l'accession, pour la première fois, d'une femme à la vice-présidence de la première puissance mondiale.
A l'issue d'un mandat marqué par une avalanche de scandales et deux "impeachments", Donald Trump quitte le pouvoir au plus bas dans les sondages, coupé d'une partie de son camp horrifié par les violences du Capitole.
Après une brève cérémonie sur la base militaire d'Andrews, dans la banlieue de Washington, il s'est envolé une dernière fois à bord d'Air Force One pour rejoindre son club de Mar-a-Lago, en Floride, où il entamera sa vie d'ex-président.
Biden rend hommage aux morts du coronavirus
Joe Biden, qui accède à la présidence après un demi-siècle en politique, entend marquer dès le premier jour le contraste -- sur le fond comme sur la forme -- avec l'ancien homme d'affaires de New York.
Dans un moment d'union à la symbolique forte, Mitch McConnell, chef des républicains au Sénat, était présent avec lui, à son invitation, lors d'une messe à la cathédrale Saint-Matthieu dans la matinée.
Climat, immigration, diplomatie: Joe Biden, signera quelques heures après son installation dans le Bureau ovale une série de décrets marquant la rupture avec l'ancien président Trump.
Mardi soir, peu après son arrivée à Washington, il a rendu hommage aux victimes du Covid-19.
"Pour guérir, nous devons nous souvenir. Il est difficile parfois de se souvenir mais c'est ainsi que nous guérissons", a-t-il déclaré devant l'imposant monument Abraham Lincoln.
L'ancien bras droit de Barack Obama, s'est ensuite recueilli, au son de la chanson "Hallelujah" de Leonard Cohen, face aux 400 lumières qui avaient été allumées tout autour du bassin rectangulaire dans lequel se reflétait le Washington Monument.
Quelques heures plus tôt, au moment de quitter son fief du Delaware, il s'était montré très ému, des larmes coulant sur son visage. "Excusez mon émotion, lorsque je mourrai, Delaware sera écrit dans mon coeur", a déclaré le démocrate en écho aux paroles de l'auteur irlandais James Joyce.
Les mesures de sécurité entourant la cérémonie sont exceptionnelles. Quelque 25.000 soldats de la Garde nationale et des milliers de policiers venus de tout le pays seront déployés. Preuve de la tension qui règne: douze d'entre eux ont été écartés du dispositif de sécurité dans le cadre d'une procédure de recherche d'éventuels liens avec des groupes extrémistes, a indiqué mardi le Pentagone.
Loin des foules immenses qui se pressent traditionnellement sur l'immense esplanade du "National Mall" pour voir leur nouveau président, l'ancien vice-président de Barack Obama fera face à plus de 190.000 drapeaux plantés pour représenter ce public
Pas de foule mais des drapeaux
Cette journée de consécration pour Joe Biden se déroulera dans un climat très particulier, sous l'effet combiné de l'épidémie de Covid-19 et du traumatisme encore frais des violences du Capitole, qui ont fait cinq morts.absent.
De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la "zone rouge" entre la colline du Capitole et la Maison Blanche.
En attendant, le processus de confirmation par le Sénat des ministres désignés par le président élu a commencé mardi, afin que le gouvernement soit au plus tôt en ordre de marche face aux nombreuses crises qui traversent l'Amérique.
Sur le front diplomatique, le futur secrétaire d'Etat, Antony Blinken, a promis de rompre avec quatre années d'unilatéralisme, en "revigorant" les alliances mises à mal sous Donald Trump.
Mais le futur chef de la diplomatie américaine a aussi déclaré que le républicain avait "eu raison" d'avoir adopté une position "plus ferme face à la Chine".
La prochaine secrétaire au Trésor Janet Yellen a elle appelé à "voir grand" dans la réponse à la crise économique provoquée par la pandémie, et à remettre donc à plus tard les préoccupations sur le déficit public.