Le président américain s'est résigné à emprunter la voie réglementaire après s'être heurté à une impasse au Congrès, qui s'est révélé incapable de voter une abrogation de la grande loi démocrate du président Obama, "Obamacare".
Son ministère de la Santé a donc annoncé la fin d'un dispositif qui compensait les assureurs privés à hauteur de 7 milliards de dollars en 2017 et 10 milliards prévus en 2018, des sommes dont la disparition pourrait être ressentie de façon importante par les assurés.
Mais on ignorait à partir de quand la mesure prendra effet, et si les tarifs 2018 des assurances seront affectés.
"Au lieu d'essayer de baisser les coûts des soins pour les Américains, on dirait que le président Trump va unilatéralement augmenter le prix des primes d'assurance", ont dénoncé les chefs de l'opposition démocrate du Congrès, Chuck Schumer et Nancy Pelosi. "Trump tentera de se défausser sur la loi santé d'Obama, mais toute la responsabilité lui revient, et il en paiera le prix".
Le président républicain martèle qu'Obamacare, une réforme coûteuse mais qui a permis de réduire à un niveau bas historique le nombre d'Américains sans couverture maladie, s'écroulera sous son propre poids, critiquant notamment la hausse des prix des assurances pour les personnes qui s'assurent individuellement, sans passer par un employeur.
Cela représente une minorité de la population, mais ces assurés sont frappés de facto par des hausses importantes depuis plusieurs années, car Obamacare a imposé aux assureurs de nouvelles réglementations qui les forcent à couvrir un plus grand nombre de soins de base.
"Obamacare s'est révélée être une loi complètement défaillante", a déclaré le président républicain de la Chambre, Paul Ryan. "La Chambre continuera son travail avec l'administration Trump pour améliorer le système".
Pour les démocrates, il ne s'agit rien de moins que d'un sabotage par petites touches de l'infrastructure mise en place par Obamacare. Ils dénoncent un détricotage motivé uniquement par des raisons politiques.
Jeudi, Donald Trump a également signé un décret ouvrant la voie à la création de couvertures exemptées des réglementations d'Obamacare, potentiellement de moindre qualité mais donc moins chères, par les compagnies d'assurance privées.
Cette décision ne devrait pas affecter le marché à court terme, mais accentue l'incertitude pour le secteur, qui ne sait d'une année sur l'autre comment évoluera l'environnement réglementaire.
Avec AFP