"Si cela devient nécessaire, alors nous enverrons des troupes au sol. Nous sommes prêts à prendre toutes les mesures pour nous protéger, à l'intérieur de la Turquie comme à l'extérieur", a affirmé M. Davutoglu à la chaîne Al-Jazeera qui a publié l'entretien sur son site turc mercredi.
La ville turque de Kilis, à la frontière syrienne, est touchée presque quotidiennement par des roquettes tirées, selon le gouvernement turc, depuis des zones tenues par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Ces salves ont fait au moins 20 morts depuis le début de l'année, selon les autorités turques.
Après chaque tir de roquettes, l'artillerie turque répond en bombardant les positions de l'EI dans le nord de la Syrie, selon l'état-major. Des renforts militaires ont été déployés ces dernières semaines dans la province de Kilis.
L'EI a subi de "lourdes pertes à cause de ses opérations contre Kilis et si cela continue, il subira des pertes encore plus importantes", a averti mercredi le président Recep Tayyip Erdogan.
Selon M. Davutoglu, la Turquie a la "légitimité" nécessaire pour intervenir seule en Syrie pour "se défendre", mais "nous préférons toujours un consensus international" car l'EI est "un sujet qui concerne le monde entier".
La Turquie a déjà évoqué l'option d'une intervention terrestre par le passé, mais en excluant une action unilatérale.
Membre de l'Otan et de la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis, le pays semble avoir renforcé ses bombardements dans le nord de la Syrie après une série d'attentats sur son sol.
Deux policiers ont été tués et 22 personnes blessées dans une attaque à la voiture piégée dimanche à Gaziantep, près de la frontière syrienne, perpétrée par un "membre d'une organisation terroriste liée à Daech (acronyme arabe de l'EI)", selon le ministre de l'Intérieur turc.
Avec AFP