Le jet privé, en provenance de Belgique, a atterri peu après 14h00 locales (13H00 GMT), ont constaté des journalistes de l'AFP.
Une dizaine de cadres de son parti, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), et des responsables du "Rassemblement", la plateforme d'opposition nouvellement créée en Belgique, attendaient au bas de la passerelle, selon ces journalistes.
M. Tshisekedi "vient prendre la commande des opérations afin de nous amener à l'alternance qu'attendent les Congolais depuis des décennies", a lancé Bruno Tshibala, secrétaire général de l'UDPS, quelques instants avant l'atterrissage de l'avion de l'opposant.
Sur VOA Afrique, le professeur Jean-Claude Willame à l’Université Catholique de Louvain en Belgique et chercheur sur la RDC, parle d'un homme qui a "l'air très diminué" mais que son entourage considère pour le "future président". "C'est de l'histoire ancienne Tshisekedi", a souligné M. Willame.
Agé de 83 ans, M. Tshisekedi est encore très populaire à Kinshasa et dans plusieurs autres villes du pays. Son retour, maintes fois annoncé, avait jusqu'à présent toujours été reporté.
Il intervient dans un climat politique très tendu en RDC, l'opposition soupçonnant le président Joseph Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir au delà du 20 décembre, date de la fin de son mandat.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, et la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. Mais un arrêt récent de la Cour constitutionnelle l'a autorisé à rester en fonction si la présidentielle censée avoir lieu cette année n'était pas organisée.
M. Tshisekedi avait été évacué de Kinshasa par avion médicalisé le 16 août 2014. Il a passé deux ans en convalescence en Belgique, l'ancienne puissance coloniale.
A la mi-journée mercredi, des colonnes de ses partisans, arborant les couleurs de son parti avaient convergé vers l'aéroport international de Ndjili, où plusieurs milliers d'autres étaient déjà massés face aux installations aéroportuaires, sous la surveillance de nombreux policiers.
Mercredi matin, l'un des porte-parole de l'UDPS, Augustin Kabuya, avait dénoncé auprès de l'AFP "l'ordre donné par le commandant de l'aéroport" à l'équipage "pour que l'avion du président Tshisekedi arrive à 17h00 (16h00 GMT) au lieu de 13h00 (12h00 GMT) afin d'empêcher un accueil délirant" de ses partisans.
Refusant de commenter ces accusations, Georges Tabora, le commandant de l'aéroport de Ndjili, avait seulement indiqué à l'AFP que "l'heure d'atterrissage" qui lui avait été "communiquée (était) 14h00 (13h00 GMT)".
Pas de front d'opposition uni
Ce retour de l'opposant intervient alors qu'un grand meeting politique de la majorité est prévu vendredi à Kinshasa. Un meeting de l'opposition, qui serait présidé par Étienne Tshisekedi, est également programmé dimanche dans la capitale. M. Tshisekedi ne s'est pour le moment pas déclaré candidat au prochain scrutin présidentiel.
Jusqu'ici, l'opposition congolaise n'a jamais réussi à former un front uni contre le régime de M. Kabila.
Fin novembre, le président Kabila avait annoncé son intention de convoquer un "dialogue national inclusif" en vue d'"élections apaisées" en RDC.
Or le retour de M. Tshisekedi a lieu à quelques jours seulement du lancement des travaux préparatoires de ce "dialogue national" en RDC, selon le calendrier publié par le facilitateur de l'Union africaine, l'ex-Premier ministre togolais, Edem Kodjo.
Mais, dans un communiqué publié dimanche à Bruxelles et signé par M. Tshisekedi, le "Rassemblement" d'opposition congolaise avait récusé M. Kodjo, estimant trop rapide le début des travaux.
Opposant sous la dictature de Mobutu Sese Seko (1965-1997), et sous le régime de son successeur Laurent-Désiré Kabila, le père de l'actuel chef de l'État congolais, M. Tshisekedi était arrivé deuxième de la présidentielle de 2011, dont il avait rejeté les résultats.
Son parti est miné par des divisions, mais reste une importante force de l'opposition disposée à discuter avec le pouvoir en vue de sortir de la crise.
Les partisans de M. Tshisekedi ont toutefois conditionné leur participation au "dialogue national" par la libération de davantage des prisonniers politiques et d'opinion.