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Tsunami politique à Washington suite au limogeage du patron du FBI


Le président du Comité national du parti démocrate, Tom Perez, à la tête d'une manifestation pour dénoncer le limogeage de James Comey devant la Maison-Blanche à Washington, le 10 mai 2017.
Le président du Comité national du parti démocrate, Tom Perez, à la tête d'une manifestation pour dénoncer le limogeage de James Comey devant la Maison-Blanche à Washington, le 10 mai 2017.

Le président américain Donald Trump a justifié le limogeage du directeur du FBI James Comey, en affirmant que sa décision n'avait aucun lien avec l'enquête de la police fédérale sur une éventuelle collusion avec la Russie. Survol des derniers développements dans ce dossier.

La déclaration de M. Trump n'a pas affaibli la tempête politique qui frappe Washington depuis l'annonce de ce renvoi spectaculaire. Les détracteurs du locataire de la Maison Blanche, dont l'opposition démocrate, exigent la nomination d'un procureur spécial pour enquêter sur les allégations de possibles liens entre Moscou et des membres de l'équipe de campagne de M. Trump.

A la Maison Blanche mercredi, après sa rencontre avec l'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger, le président Trump a été interrogé sur sa décision de licencier le patron du FBI.

"Monsieur le Président, pourquoi avez-vous limogé James Comey?", lui a demandé une journaliste.

"Parce qu'il ne faisait pas du bon travail, c'est très simple. Il ne faisait pas du bon travail", a répondu le président.

Dans sa lettre à James Comey, le président Trump écrit avoir agi en fonction des recommandations des hauts responsables du ministère de la Justice, préoccupés par la façon dont il a géré l'enquête sur les courriels d'Hillary Clinton l'an dernier.

Le limogeage surprise de James Comey a entraîné des manifestations devant la Maison-Blanche et provoqué un tsunami politique dans le pays.

Les démocrates du Congrès réclament que le ministre adjoint de la Justice Rod Rosenstein nomme dès maintenant un procureur indépendant pour diriger les investigations sur de présumées interférences russes et une éventuelle coordination entre Moscou et des proches de M. Trump durant la dernière campagne présidentielle américaine.

"S'il croit comme moi que le peuple américain mérite d'avoir confiance en l'impartialité de cette enquête, il doit nommer un procureur spécial et faire sortir cette enquête des mains du FBI et surtout de bien l’éloigner de la présente administration", a affirmé le chef de file de l'opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer.

La porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a rejeté les accusations des démocrates selon lesquelles le limogeage visait à mettre aux oubliettes l'enquête sur la Russie.

"Il n'y a aucune preuve de collusion entre l’équipe de campagne de M. Trump et la Russie et en fait nous aimerions que cette enquête soit bouclée afin que nous puissions tous passer à autre chose", a précisé Mme Huckabee Sanders.

Certains républicains ont également exprimé leur inquiétude face au renvoi de James Comey et à son impact sur l’enquête du FBI.

Mais le leader de la majorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, qui s'oppose à la nomination d'un procureur spécial, a déclaré que les démocrates n’arrêtaient pas de critiquer les agissements de M. Comey lors de l’enquête impliquant Mme Clinton pendant la campagne présidentielle.

"Nos collègues démocrates ont désormais l'outrecuidance de se plaindre du limogeage de ce même directeur du FBI sur qui ils tiraient à boulets rouges à maintes reprises et à vive voix", a fait ressortir M. McConnell.

La décision de M. Trump soulève beaucoup d’interrogations qui, toutefois, prendront du temps pour éclaircir, selon l'analyste Frank Sesno, de l’Université George Washington.

"Sont-ils en train d'essayer de ramener la discipline au sein du FBI ? Ou ont-ils plutôt voulu se débarrasser de la personne au sein du FBI qui enquête sur l'administration ou sur des responsables de la campagne qui a réussi à faire élire Donald Trump?", se demande M. Sesno.

Le président Trump a maintes fois rejeté les accusations de collusion avec la Russie, les qualifiant de «canular». Mais pour des observateurs, les derniers événements pourraient, au bout du compte, faire déclencher une enquête encore plus robuste sur les liens possibles entre Moscou et son équipe de campagne.

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