Cette annonce intervient après des mois de luttes de pouvoir fratricide au sein du parti présidentiel Nidaa Tounes, entre le camp du président tunisien Béji Caïd Essebsi et celui de son ancien protégé et actuel Premier ministre, M. Chahed.
Un ancien directeur de cabinet du président, Slim Azzebi, a été nommé coordinateur général chargé d'organiser le congrès constitutionnel du mouvement "Tahia Tounes" (vive la Tunisie), dont la date n'a pas encore été fixée.
Ce nouveau parti sera "progressiste" et "adversaire" du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, a indiqué M. Azzebi. Ennahdha avait soutenu M. Chahed dans son bras de fer avec M. Caïd Essebsi.
"Nous ne lançons pas un parti monolithique, mais un mouvement politique, qui pourrait rassembler toutes les tendances de notre famille démocratique", a déclaré à l'AFP M. Azzebi, ajoutant que les semaines à venir seraient consacrées à des concertations avec différentes personnalités et courants politiques pour les rallier.
Au Parlement, M. Chahed a déjà été rejoint cet hiver par 44 députés sur 217, et son groupe est devenu le deuxième de l'Assemblée derrière Ennahdha, et devant Nidaa Tounes, pourtant sorti vainqueur des élections de 2014.
Les tensions qui déchirent Nidaa Tounes ont paralysé l'action du gouvernement depuis des mois, alors que les Tunisiens s'exaspèrent d'une inflation qui érode leur pouvoir d'achat et d'un chômage persistant au-dessus des 15%.
Le président Béji Caïd Essebsi avait fondé en 2012 son parti Nidaa Tounes sur une plateforme anti-islamiste, avant de s'allier avec Ennahdha à l'issue du scrutin, une alliance qui a tenu durant quatre ans.
Huit ans après la révolution, la Tunisie poursuit sa transition démocratique avec des élections législatives et présidentielle prévues fin 2019.
Avec AFP