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L'UE cherche à limiter l'export de canots gonflables vers la Libye


Des migrants illégaux sont secourus par les gardes-côtes libyens à Tripoli, Libye, le 6 mai 2017.
Des migrants illégaux sont secourus par les gardes-côtes libyens à Tripoli, Libye, le 6 mai 2017.

Les pays de l'UE se sont dotés lundi de nouvelles règles pour pouvoir empêcher l'export vers la Libye de canots gonflables et moteurs hors-bord utilisés par les migrants cherchant à rejoindre l'Europe par la Méditerranée.

La décision a été prise lundi lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE à Bruxelles, en partie consacrée à la Libye, où embarquent la quasi-totalité des migrants arrivant de manière ininterrompue sur les côtes italiennes.

Le Conseil de l'UE, qui regroupe les pays membres, "a introduit des restrictions sur l'exportation et l'approvisionnement en Libye de bateaux gonflables et de moteurs hors-bord", a-t-il indiqué dans un communiqué, précisant que le but était de "briser davantage le +business model+ des passeurs et des trafiquants d'êtres humains".

Cette décision donne aux pays européens "une base juridique pour empêcher l'exportation ou la fourniture de ces produits en Libye quand il existe des motifs raisonnables de croire qu'ils seront utilisés par des passeurs et des trafiquants d'êtres humains".

Ces restrictions pourront s'appliquer y compris aux produits destinés à la Libye et ne faisant que transiter par l'UE. Le Conseil a assuré qu'elles n'empêcheront pas l'export ou la vente pour des utilisateurs "légitimes", comme les pêcheurs.

Les pays européens ont par ailleurs prolongé lundi le mandat de la mission européenne EUBAM, qui assiste les autorités libyennes dans le contrôle de leur frontière sud, par laquelle passent de nombreux migrants avant de tenter la traversée de la Méditerranée.

Ils n'ont cependant pas encore prolongé celui de la mission navale européenne "Sophia", lancée en 2015 pour s'attaquer en mer aux passeurs, mais dont certains déplorent le manque de résultats.

Le mandat de Sophia "expire à la fin du mois de juillet, nous avons encore deux semaines et je ne vois pas de problèmes particuliers avec quelque pays que ce soit sur ce point", a cependant assuré lundi la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Plus de 86.000 migrants sont arrivés depuis le début de l'année sur les côtes italiennes, après avoir pour la plupart transité par la Libye.

Face à cet afflux qui semble loin de se tarir, Rome se plaint d'être livrée à elle-même et appelle ses partenaires européens à davantage de solidarité.

Ceux-ci se sont engagés début juillet à renforcer leur soutien aux autorités libyennes, pour la doter notamment d'une garde-côtière capable d'empêcher les départs clandestins vers l'Europe.

Ils ont aussi appuyé le projet d'un "code de conduite" préparé par Rome pour les ONG menant des opérations de sauvetage en Méditerranée, accusées par certains de créer un "appel d'air" pour les migrants et les passeurs.

Avec AFP

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