Par une résolution non contraignante, adoptée par 329 voix contre 299, les députés européens ont appelé les Etats membres à enquêter sur "l'existence de prisons secrètes sur leur territoire dans lesquelles des individus étaient retenus par le programme de la CIA".
Ce programme visait à capturer et interroger, hors cadre judiciaire, des personnes suspectées de liens avec Al-Qaïda.
Les eurodéputés craignent que la classification de documents comme secrets d'Etat offre l'impunité aux responsables de "nombreuses violations des droits de l'homme et (du) recours à la torture" et ils demandent que les tortionnaires soient traduits en justice.
Ils se prononcent pour la mise en place de missions d'enquête dans les États membres identifiés comme complices du programme de la CIA, "tels que la Lituanie, la Pologne, l'Italie et le Royaume-Uni".
La résolution invite également les Etats-Unis à interdire la torture et la détention sans procès préalable et déplore que la prison de Guantanamo n'ait toujours pas été fermée.
Elle cite le rapport, accablant pour les méthodes d'interrogatoire de la CIA, rendu par le Sénat américain en décembre 2014, et regrette que malgré cette publication, aucun responsable n'ait été traduit en justice.
Selon ce rapport, 119 détenus ont été capturés et emprisonnés dans des sites dits "noirs", situés dans des pays qui ne sont jamais cités.
En Pologne, le président Aleksander Kwasniewski a reconnu en décembre 2014 que son pays avait accueilli une prison secrète de la CIA.
En février, la Cour européenne des droits de l'Homme avait condamné Varsovie pour son rôle dans les tortures infligées sur son territoire en 2002-2003 à un Palestinien et un Saoudien, avant leur transfèrement à la base de Guantanamo.
En Lituanie, une enquête a été ouverte en avril 2015 sur l'existence de centres de détention secrets pour des membres présumés d'Al-Qaïda.
Avec AFP