Les pompiers ukrainiens ont éteint vendredi un incendie dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe, déclenché par une attaque russe, ont indiqué des responsables de l'ONU et de l'Ukraine.
Selon le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Mariano Grossi, un "projectile" russe a touché un centre de formation de la centrale de Zaporizhzhia, située en Ukraine.
Il a ajouté que des forces russes se trouvaient dans la centrale, mais que les Ukrainiens contrôlent ses opérations.
L'opérateur public ukrainien de la centrale nucléaire, Enerhoatom, a déclaré que trois soldats ukrainiens avaient été tués et deux autres blessés dans l'attaque, mais qu'aucun changement dans les niveaux de radiation n'a été enregistré jusqu'à présent.
L'administration militaire de la région de Zaporizhzhia a précisé que les mesures effectuées à 7 heures vendredi (heure locale) ont montré que les niveaux de radiation dans la région "restent inchangés et ne mettent pas en danger la vie et la santé de la population". Les responsables nucléaires de la Suède à la Chine ont confirmé qu'aucun pic de radiation n'a été signalé.
L'attaque a suscité des inquiétudes à travers le monde. Elle évoqué aussi le souvenir du pire accident nucléaire du monde, Tchernobyl, qui avait eu lieu en Ukraine en 1986.
Avancées des forces russes
Le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia intervient alors que l'armée russe continue de gagner du terrain dans sa tentative de couper à l'Ukraine l'accès à la mer. Si les forces russes y parviennent, cette action porterait un coup sévère à l'économie ukrainienne et pourrait aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique.
Entre temps, les Russes ont déjà annoncé la prise de la ville de Kherson, un port vital de la mer Noire de 280 000 habitants. Les responsables ukrainiens locaux ont confirmé la prise du siège du gouvernement, ce qui en fait la première grande ville à tomber depuis le début de l'invasion russe il y a plus d'une semaine.
A ce jour, les combats ont poussé plus d'un million de personnes à les frontières vers les pays voisins. Ceux qui sont restés prennent refuge dans des abris souterrains nuit après nuit.
Une poignée de villes sont déjà privées de chauffage et au moins une autre peine à trouver de la nourriture et de l'eau pour ses habitants.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU dans les "prochaines heures" pour soulever la question de l'attaque russe contre la centrale, selon un communiqué de son bureau.
Lors de la deuxième série de pourparlers entre les délégations ukrainienne et russe jeudi, M. Poutine a averti l'Ukraine qu'elle devait rapidement accepter la demande du Kremlin concernant sa "démilitarisation" et se déclarer neutre, renonçant ainsi à sa candidature à l'OTAN.